Carrière
C’est l’épitaphe que l’on peut lire sur
www.mickkarn.net , le site du défunt musicien.
Né Andonis Michaelides en Chypre en 1958, il suit sa famille à Londres à trois ans. Il forme son premier groupe, influencé par le glam de Bowie et T-Rex, avec d’autres garçons de son école : David Sylvian, Richard Barbieri et Steve Jansen. En 1974, le groupe prend le nom de Japan et ils signent sur le label Hansa. La musique pop de Japan devient au fil des ans sophistiquée, audacieuse et subtile. Andonis, rebaptisé Mick Karn pour le public, officie en tant que bassiste. Autodidacte, il a développé (et développera tout au long de sa carrière) une approche particulière de la ligne de basse, basée sur le feeling plus que sur la technique, mais néanmoins complexe, riche en rebondissements rythmiques, en glissandos. Il utilise régulièrement toute la tessiture de l’instrument pour créer ses lignes de basse au son si particulier.
Japan - The Quiet Life
http://www.youtube.com/watch?v=zKg3QyHF70U Japan – Vision of China
http://www.youtube.com/watch?v=WhC8LnFd2LE&... Japan – Life in Tokyo
http://www.youtube.com/watch?v=OiM3uw32Ifw&... Le son unique de Japan était une cohésion magique entre la voix chaude et suave de Sylvian, la basse ondulante de Karn, et les rythmes synthétiques propres à l’éclosion new wave de la fin des 70’s – début 80’s. Leur son aura influencé énormément de groupes New Wave / Néo-romantiques du début des années 80, dont notamment Duran Duran (dont le bassiste John Taylor qui s’est beaucoup inspiré du jeu de Karn)
Japan en 1978. De g. à d.:Rob Dean, Mick Karn, Richard Barbieri, Steve Jansen et David Sylvian Avec le succès, les tensions grandissent au sein du groupe (Sylvian est un personnages certes talentueux mais pas des plus faciles à vivre) et le groupe se sépare en 1982. Mick Karn collabore ensuite à l’éphémère projet Dali’s Car, formé avec Peter Murphy, ex-chanteur de Bauhaus : Dali’s Car – His Box
http://www.youtube.com/watch?v=bp-qt5gRqA4&... Dali’s Car – Create and Melt
http://www.youtube.com/watch?v=siPMqX0t9uU Son succès avec Japan et sa personnalité musicale en font également un musicien apprécié et demandé en session à l’époque.
Howard Jones – What is Love? – 1988 Prince’s Trust Rock Gala (MK on bass)
http://www.youtube.com/watch?v=yQKLi0Ii_y0&... (on le voit peu sur la vidéo mais l’oreille avertie reconnaîtra la signature de cette basse fretless ronflante et grognante dans le mix. Sans effet inutile, son jeu de basse est néanmoins plus agressif que celui, par exemple, d’un Pino Palladino (autre bassiste de studio anglais de grand talent contemporain de Mick) )
Outre les collaborations avec divers artistes, dont notamment Kate Bush, Midge Ure (Ultravox) ou Gary Numan, Mick Karn se lance alors dans une carrière solo riche de nombreux albums solo (outre la basse, il joue des claviers et de plusieurs autres instruments, enregistre et s’autoproduit) ainsi que de fréquentes collaborations avec ses ex-acolytes Richard Barbieri et Steve Jansen sous le nom JBK (Jansen-Barbieri-Karn). Jansen, Barbieri, Karn – Beginning to Melt
http://www.youtube.com/watch?v=zNhMm5P_UmA Mick Karn, Richard Barbieri, Steven Wilson (Porcupine Tree) – Bestial Cluster
http://www.youtube.com/watch?v=fKY0P-Ec75o Mick Karn – Back in the Beginning
http://www.youtube.com/watch?v=ZI4lmkV0NXM&... Mick Karn – Dali’s Car (Bestial Cluster tour)
http://www.youtube.com/watch?v=46BiSNy5ZTg&... Mick Karn, Sugizo, DJ Krush – Impro
http://www.youtube.com/watch?v=46BiSNy5ZTg&... Bill Nelson – Glow World (MK on bass)
http://www.youtube.com/watch?v=G8Gqqb3IPmU&... Son matériel
Au niveau du matériel, Mick Karn était connu pour son empreinte sonore unique, due principalement à sa manière de construire ses lignes de basse –utilisant toute la tessiture de l’instrument au sein d’un même phrasé, incluant intelligemment les cordes à vide en opposition à des notes aiguës, donnant aux glissandi une réelle valeur et pas comme simple ornementation- mais également à la sonorité de son instrument.
Basses :
Durant une bonne partie de sa carrière, il a fait principalement usage d’une fretless construite spécifiquement pour lui par la célèbre marque anglaise Wal, réputée pour ses instruments haut de gamme. Celle-ci est en acajou du Brésil avec une table en tulipwood (?), l’électronique active étant celle typique 18V de chez Wal. A partir de l’album The Tooth Mother (1995), il a également joué sur une K-Bass (à manche en carbone Moses Graphite et chevalet Steinberger) fabriquée par le luthier américain Steve Klein. Mais c’est principalement via ses Wal qu’il s’exprimait.
Amplification :
En général, une tête Trace Elliot AH600SMX dans deux cabs, un 4x10” 1048H et un 1x15” 1518, un combo 2x10” couplé à un 1x15” servant pour de plus petites salles. Son égalisation, typée fretless, était généralement convexe, favorisant les bas-médiums et diminuant les aigus.
Cordes :
DR à tirant light (.85 pour le Mi), qu’il aimait user jusqu’à la corde sans les remplacer, pour obtenir un son étouffé.
Au revoir Mick
En mai 2010, il a été diagnostiqué d’un cancer avancé. Il nous a quittés ce 4 janvier. Il laisse une empreinte unique dans le monde de la basse électrique moderne. Discographie : voir le site
http://www.mickkarn.net Sources : (principalement pour le matériel)
http://www.bassplayer.com/article/mick-karn-sonic/jan-00/5942 http://www.talkbass.com/forum/f28/mick-karns-bass-sound-667963/ http://www.nightporter.co.uk/pages/historyo.htm