La légende
Alors qu’auparavant cantonné à des lignes de soutien, la basse est revenue sur le devant de la scène en partir grâce à son jeu, son talent dé compositeur et son charisme.
Mais d’abord, un peu d’histoire
Iron Maiden est un groupe fondé vers 1975 en Angleterre. S’inscrivant dans la New Wave Of British Heavy Metal (tels des groupes comme Motorhead ou Saxon), le groupe a beaucoup tourné dans la Grande Bretagne avant de connaître la gloire dans les années 1980-1983. Au départ plutôt orienté rock n roll avec les 2 premiers albums, le groupe et son nouveau chanteur, Bruce Dickinson, ont pris un tournant plus moderne à partir de l’album Number Of The Beast. Ce son reste aujourd’hui la marque de fabrique des plus grands albums du groupe.
Le Matos
Maintenant, analysons la place de la basse dans ce groupe. Je concentrerai mon analyse sur ce qui fait que le jeu de Steve Harris est si particulier.
Tout d’abord, le matériel
Attiré depuis toujours par Fender, débutant sur une imitation de PBass, jouant au tout début sur une Jbass puis revenant sur son premier amour, Steve Harris a maintenant plusieurs signature Bass, dont le dernier modèle est commercialisé de nos jour.
Mais attention, la notoriété aidant, mister Harris possède et joue plusieurs basses donc celle-ci :
Je vous avouerais ne pas connaître la marque ni le modèle (connaissance encore plus réduite du fait que la photo ne montre pas la tête de l’instrument, et que c’est un modèle signature).
On a donc le gros son rock caractéristique de la PBass, mais sans le médiator. De plus, le Steve montait par la suite des cordes filets plats sur sa basse, ainsi qu’un pickguard en métal (le métal modifie l’électromagnétisme des micros, et donc modifie le son). Le micro est de marque Seymour Duncan.
Au niveau de
l’amplification, selon les dates et les sources, le monsieur aurait une tête Trace Eliott et un baffle Marshall 4*12, avec un compresseur en plus.
Son Jeu aux doigts
Autodidacte, Sir Harris n’a pas un jeu dit « académique ». Son pouce gauche se balade au dessus du manche de temps en temps, sa main droite est courbée par rapport à un bassiste plus traditionnel (la main perpendiculaire aux cordes). Peut être que sa formation atypique contribue à son son.
Steve Harris joue exclusivement aux doigts. Un débat courant dans le milieu consiste à savoir s’il joue à 2 doigts ou à 3 doigts. En effet, une ligne typique d’Iron Maiden est ce qu’on pourrait appeler les « triolets galopants ». Il s’agit d’une noire décomposée en deux demi-croches et une croche, qui, jouées rapidement et à la suite, donne l’impression qu’un cheval galope (pataclop, pataclop, pataclop…). Donnant une impression de vélocité accrue (plus qu’une ligne de croche) mais moins commune (à l’époque), Steve Harris a su donner une énergie nouvelle au monde du métal.
Le débat porte donc sur la réalisation de ces triolets : 2 ou 3 doigts ? Dans une interview récente, le Steve disait qu’il jouait à 2 doigts. Mais quand on regarde les vidéos des concerts, en regardant les mouvements de sa main droite, il y a lieu de se poser des questions. Mais laissons la le débat
Comme cette photo le montre, son index, son majeur et son annulaire sont sensiblement au même niveau des cordes… Contrairement à certain bassistes où l’annulaire et l’auriculaire sont repliés pour ne pas gêner les 2 autres doigts, Steve laisse ses doigts ouverts
Parenthèse : la basse qui a sur cette photo est sa signature West Ham (Steve est un grand amateur de football et supporter de l’équipe de West Ham depuis toujours. On a pu le voir jouer au football dans des clips, arbore des maillots sur scène…)
Autre caractéristique du jeu de ce bassiste, les power chords. L’exemple le plus frappant et le plus connu est sans conteste la ligne de basse sur la chanson « Fear Of The Dark », de l’album éponyme.
Sur une ligne de croches classique, le monsieur Steve s’amuse à insérer un power chord (fondamentale, quinte juste, octave), généralement en même temps que les guitares. Cela ajoute un poids supplémentaire à l’accord, en plus du son complémentaire que la basse apporte.
Enfin, on peut également considérer que les intro mythiques, le jeu à l’octave, tout comme le petit côté groovy des lignes du bassiste aux cheveux longs alimentent son jeu déjà si particulier, notamment sur les 3 premiers albums du groupe.
A écouter
Si vous voulez approfondir, jetez une oreille sur les chansons suivantes :
- - Wratchild (intro mythique)
- - Running Free (groovy man ?)
- - Charlotte The Harlot
- - Murders In The Rue Morgue (très belle intro)
- - Killers (très bel exemple des triolets galopants)
- - Children Of The Damned (ligne magnifique)
- - Number Of The Beast (très connue)
- - Flight Of Icarus (groovy baby ?)
- - Powerslave (ligne en triolet et ligne de solo magnifique)
- - Sea Of Madness (jeu à l’octave en triolet intéressant et ligne solo très jolie)
- - Et tant d’autres