Une musique qui pourrait être conçu dans un laboratoire de physique nucléaire, ou conçu dans le chaudron d'un sorcier vaudou, le résultat de la fusion de 4 esprits novateurs toujours en quête d'expérimentation. Je pense que le meilleur terme pour définir leur musique c'est "aboutie"; certain disent que ce sont les nouveaux Pink Floyd... Mmmmouais... Il leur faut environ 5 ans pour sortir un album, ça laisse imaginer le boulot et le perfectionnisme du groupe. Bref, une musique unique composée par 4 monsieurs qui recherchent constamment à faire évoluer leur "son" Ici on ne parlera que de Mr Justin Chancellor.
Micro-Bio:
Justin Chancellor est d'origine anglaise, il joue au foot comme tout les anglais, et de la basse dans le groupe Peach. En 1993, alors que TOOL a déjà son premier album "Undertow", Peach fait la première partie de TOOL pour les dates de leur tournée en Angleterre. Première collaboration avec le groupe. L'année d'après (1994) Peach sort un album "Giving Birth to a Stone" où Adam Jones (guitariste de TOOL) s'occupe du Artwork. Faudra attendre 1995, après le départ du bassiste original de TOOL, Paul d'Amour, pour que Chancellor rejoigne la formation aux USA. Il participera alors à l'écriture du deuxième album de TOOL "Aenima" (1996).
Analyse de style:
Chancellor joue uniquement au méd sur une Wal bass 4 cordes accordée en Drop D (DADG)
1/ Des riffs de basse omniprésents Il joue beaucoup sur le rebond de ses cordes à vide, plaçant un rythme basique sur sa corde à vide il crée une ligne mélodique en hammer ou en retombant sur la corde du dessous. En jouant de cette façon il "remplit" énormément l'espace sonore. La guitare d'Adam Jones peut paraître réellement secondaire sur certains morceaux. Le fait de beaucoup jouer sur ce rebond sur de longue intro à tendance à hypnotiser à l'écoute.
A écouter: Schism (Lateralus), 10000 Days (10000 Days) 2/ Du Rythme Il construit des lignes complexes rythmiquement, aidé de son comparse Danny Carey à la batterie, ils s'amusent à composer des lignes en 5/4, 9/8 ou encore 5/16. Voir le rythme à 7:00 de Rosetta stoned (10000 Days) où deux rythmes se superposent un sur 5 temps et l'autre sur 6, certains se demandent encore commet Danny carey fait à la batterie pour taper un rythme en 5 temps avec les pieds et un rythme en 6 temps avec les mains...
A écouter: Vicarious (10000 Days) 3/ De la complexité en toute simplicité On a le droit aussi à des lignes composées de très peu de note, basée simplement sur un rythme donnant un résultat très percutif, mais quel rythme !
A écouter: Aenema (Aenima), Ticks and Leeches (Lateralus) 4/ Des effets Et enfin, il est friand d'effets, il cultive un son très complexe, il obtient des sons uniques à coup de Whammy et de tremolo, delay et compagnie:
a/ Sur le solo de The Pot (10000 Days) à 3:40,
b/ Sur le solo de Schism (Lateralus) à 3:50 où il joue habilement entre sa whammy et le volume de sa basse,
c/ ou encore sur Right in Two (10000 Days) où il est obligé de jouer sur les talons car il joue avec deux pédales en même temps (Trémolo et Whammy); c'est ça de composer assis en studio !
Il a aussi un son très disto, une TurboRat qu'il a tout le temps actif dans un ampli (Dirty chain!) auxquelles il rajoute une Sansamp GT2, une Prescription Electronics-Rx Overdriver, une Colorsound Tone BenderFuzz... que du beau monde. Bref, il peut sortir un son monstreux comme un son de chorus, ou encore un son de baleine qui chante; c'est comme ça qu'il appelle le son du solo de the Pot ("Whale's call" sound).
A écouter: Disposition (Lateralus) Bref, une floppée d'effets et une grande maîtrise de l'instrument... Vous allez me dire: "Oulala, ça doit être de la musique compliquée à écouter" Et ben, non et c'est ça qui est intéressant; on n'est pas dans l'expérimental ou dans la démo technique. Il a expliqué lors d'une interview que parfois ils doivent écrire sur un tableau de façon mathématique comment les différents riffs (guitare & basse) vont se croiser, se retrouver, mais tout ça est centré sur une pulse un groove, ça reste de la musique quoi ! Une musique profonde mais à la surface abordable.
A écouter: Forty Six and Two (Aenima), Jambi (10000 Days) Question Matériel:
Alors je vous ferai pas l'affront de recopier la page anglophone de Wikipedia qui est trés complète et bourrée de détails:
http://en.wikipedia.org/wiki/Justin_Chancellor Si vous voulez un descriptif plus fun, DunlopTV a fait une vidéo sur son rig durant la tournée de l'album 10000 Days
http://www.youtube.com/watch?v=3Kat6WNUS-k Sur cette vidéo, l'explication de la position "feedback" aurait été le bienvenue, il joue à une certaine distance de ces cabs pour choper une partie du "feedback" (larsen), et il se penche plus ou moins d'un côté ou de l'autre pour modifier le son. On est content de voir que c'est lui qui active ses effets et pas un assistant "backstage". Il utiliserait le même rig en studio.
Conclusion
Un bassiste unique avec un "son" unique capable album après album de surprendre et d'innover avec une simple 4 cordes. Un musicien pour qui j'ai beaucoup d'admiration, la musique qu'il compose au sein de TOOL vous fera à coup sûr voyager après vous aimerez ou non la destination... Si vous jouez de la basse et que vous n'avez jamais écouté du TOOL, c'est le moment.