Il va sans dire que posséder ces trois manières de faire de la musique apportera à tout musicien un panel de solutions conséquent !
Autant les tablatures sont plutôt rapides à comprendre et à utiliser, autant reproduire à l'oreille peut paraître difficile pour le néophyte (je vous conseille d'ailleurs, en passant, le logiciel ear training pour ce dernier point). Aujourd'hui, nous allons nous intéresser au troisième point, sûrement celui qui fait le plus peur, le plus mal, le plus envie d'arrêter... Mais une fois que vous le maîtriser, vous pourrez lire n'importe quelle musique, sans même l'avoir entendue !
Pourquoi utiliser le solfège ?
L'avantage principal que je vois dans le fait de pouvoir lire le solfège est que vous pourrez lire une musique que vous ne connaissez pas. En passant par cette phase de déchiffrage, qui vous permettra de découvrir la partition, vous découvrirez les notes et le rythme de la musique. Une fois que cela sera bien maîtriser, ce sera à vous de lire la partition, pour la jouer avec votre ressenti, votre émotion, votre interprétation.
On peut facilement faire le rapprochement avec la lecture de mots. L'apprentissage est complexe et plutôt long, mais une fois que l'on sait lire, on peut déchiffrer n'importe quel livre, n'importe quel poème, n'importe quel message (en français!). Chacun comprend aisément l'intérêt de la lecture dans la vie de tous les jours : il en va de même pour le solfège en musique !
Il y aura des lectures "utiles", comme par exemple les exercices de lecture de note, qu'on ne fera pas forcément vibrer de notre interprétation, mais il y aura également des lectures de "vraies" musiques, qu'on interprétera avec nos tripes, comme on pourrait lire, à haute voix, un magnifique poème (finalement, seulement constitué de lettres !).
À vous ensuite, si ça vous chante, d'apprendre cette musique (ou ce poème) par cœur !
Un autre intérêt pourra être de savoir ensuite écrire la musique, pour partager ce que l'on a créé avec d'autres musiciens qui ont alors le même langage écrit que vous.
Quoi de mieux que de comprendre et de se faire comprendre à l'aide d'un langage commun !
Que doit savoir lire un bassiste ?
Il serait bien trop long d'expliquer ici tout le solfège et je pense que j'en serai d'ailleurs bien incapable. Je vais donc m'intéresser particulièrement aux bassistes... Parce qu'on est quand même là pour ça !
Certains d'entre vous connaissent sûrement la clé de SOL (apprise peut-être au collège ?). Le bassiste utilise un instrument qui joue des notes graves, bien en dessous de la clé de SOL, c'est pourquoi il utilisera une autre clé appelée : clé de FA.
On peut comprendre rapidement sur ce schéma, reprenant les notes d'un piano, que le bassiste s'intéressera plutôt aux notes de gauche... et donc de cette fameuse clé de FA.
On voit, par ailleurs, que la clé de FA est donc un simple prolongement de la clé de SOL, dans les graves, qui permet une lecture plus aisée des notes (plutôt que de mettre plein de p'tits traits en dessous des cinq lignes de la clé de SOL).
Comment ça marche ?
Comme vous l'avez déjà rencontré, une note est représentée avant tout par un cercle noir (rempli ou non). Ce cercle peut être mis n'importe où sur la portée (la portée, c'est l'ensemble des 5 lignes) et aura donc un sens différent suivant sa position.
Il sera mis, soit sur une ligne, soit entre deux lignes (l'interligne).
La plus simple à retrouver, pour la clé de FA, c'est justement le FA : il est exactement entre les deux points du symbole de la clé de FA (oui, sur le trait). En voici un exemple :
à partir de là, il faut connaître l'ordre des notes : DO RÉ MI FA SOL LA SI. Une fois que vous connaissez cela, il suffit de comprendre que quand on descend sur la portée d'une position, on obtient la note juste en dessous et quand on monte d'une position, on obtient la note du dessus !
Voici donc quelques exemples de notes avec leurs noms :
Si on dépasse la portée, on peut rajouter des p'tits traits pour symboliser les lignes.
Si vous êtes bassiste, votre but est donc de mettre ces notes sur votre manche.
Encore une fois, il va falloir apprendre par cœur certaines choses. Je vous conseille de le faire progressivement, en commençant par exemple par les quatre premières cases, puis monter peu à peu sur votre manche.
Je vous mets ici les 12 premières cases. Pour les suivantes, c'est les mêmes notes, mais plus aiguës !
Comme vous l'aurez compris, prenons par exemple la note "FA", nous pourrons la trouver à plusieurs endroit sur notre manche. C'est la liberté qu'offre une partition : on peut jouer les notes où l'on veut sur notre manche (alors qu'une tablature, par exemple, imposera un endroit précis).
Les dièses et les bémols
Il reste cependant des cases vides, elles sont remplies par les dièses et les bémols.
Pour comprendre :
-
un dièse placé à gauche d'une note sur une partition, c'est la même note + 1 case (un poil plus aiguë, c'est vers le bas que l'on va). -
Un bémol placé à gauche d'une note, c'est la même note - 1 case (un poil plus grave, on monte vers la tête de notre basse).
Par exemple :
-
un FA dièse (on met le symbole « # » pour dire « dièse ») peut être joué sur la première corde, dans la deuxième case. -
Un MI bémol (on met un « b » pour dire « bémol ») peut être joué sur la troisième corde, dans la première case.
Petite remarque : quand on met un dièse ou un bémol sur une note, dans une partition, la note sera toujours affectée de ce symbole pendant toute la mesure : c'est à dire entre deux trait verticaux. Même si la note est à une octave de différence !
Autre chose : une note peut avoir plusieurs noms sur un manche. Demandez-vous par exemple où est le Sol bémol... Vous tomberez peut-être une note que vous connaissez déjà !
Dernier point : Si on a un morceau qui a, par exemple, que des Fa dièses (et non « normaux », ou plutôt appelés « bécarre »), on pourra le mettre « à la clé » (on dit aussi « à l'armure »). On le met donc une fois pour toute au début du morceau et tous les FA seront dièses dans ce morceau.
Voici un exemple avec 3 dièses à la clé : fa, do, sol (regardez bien où ils sont placés sur la portée !).
Pour annuler cet effet, le dernier symbole à voir est le bécarre. Voilà à quoi il ressemble :
On le mettra donc également à gauche d'une note pour lui redonner sa valeur naturelle.
Voilà. Il me semble que vous avez maintenant les bases pour lire les notes d'une partition en clé de FA. Cela demande de l’entraînement, beaucoup de temps et du courage, mais si vous avez perçu les avantages que cela peut vous apportez, vous y arriverez !
Et le rythme dans tout ça ?
Vous pouvez maintenant lire les notes en clé de FA, mais que serait la musique sans le rythme ?
La plupart du temps, les tablatures ne nous donne pas le rythme de la musique que nous tentons de jouer. Le solfège en est pourvu et il faut donc en comprendre le vocabulaire pour pouvoir reproduire sur sa basse un rythme écrit.
En musique, quand une note est jouée, on doit pouvoir l'entendre pendant un certain temps. Ce temps est mesuré en … « temps » !
On va fixer la vitesse du morceau, c'est le tempo, et cette vitesse nous donnera la fréquence des temps. Par exemple, à la vitesse d'une seconde, on est à 60 sur notre métronome, donc toutes les secondes, on a un temps qui passe.
Les notes vont donc durer un, deux, trois ou quatre temps ou même un demi, un quart, un huitième de temps (voire plus ou moins évidemment!).
Voilà un petit récapitulatif des rythmes que vous pouvez le plus rencontrer :
Ils ont à chaque fois une valeur bien précise. La ronde fait 4 temps, et ensuite, on divise toujours par deux pour trouver le suivant. ça donne ça :
Pour les rythmes de moins d'un temps, on peut les relier entre eux. Les espèces de petites virgules deviennent des traits droits les reliant :
Autre chose : le point !
On peut mettre un point, à droite d'une note. Cela veut dire qu'elle durera de la moitié de son rythme en plus... (oui oui, c'est matheux!) Donc, par exemple une blanche pointée dure 3 temps.
Un dernier point : quand on veut qu'une note dure un peu plus longtemps que la mesure dans laquelle elle est (les fameux deux traits verticaux) ou pour faire une « combinaison de rythme » un peu farfelue, on utilise une liaison : c'est un trait qui relie deux notes entre elles. Le rythme s'ajoute donc à la première note, sans qu'on ait à rejouer la note.
Conclusion
Voilà pour un tour d'horizon du solfège, bassistiquement parlant. Ce sujet est vaste et il y a évidemment des manques, mais ce dossier vous permettra de commencer dans ce domaine, de prendre vos marques et d'avoir le vocabulaire nécessaire pour comprendre la plupart des partitions que vous rencontrerez. Une fois que vous aurez commencé tout cela, encore une fois, vous aurez le forum pour vous aider sur les points encore confus ou non abordés. N'hésitez donc pas à venir en parler !