ConnexionConnexionInscription
B E A D G
286 connectés Sweepyto Guitare

Préparation avant un concert - Théorie

Publié par le
10/04/2006
16340 vues

AVANT PROPOS

Salut à tous ! Ce tutorial permettra d’éviter les problèmes fréquents qui arrivent lors de concerts, quand on n’a pas trop l’habitude, problèmes qui peuvent transformer le moment magique du live en cauchemar ! Je décris des conditions pour un groupe type rock, avec du chant, guitares électriques, basse et batterie.

1. Préparation préalable individuelle

Si on a des pédales, des bidules et plein de machins, il faut que tout soit vérifié à la maison, l’état des piles (prendre des piles neuves en rab), les cordes (jeu complet en rab), les sangles, les jacks, c’est indispensable. On ne peut pas se permettre de perdre 5 ou 10 minutes à chercher un jack dans un sac ou n’importe quoi d’autre pendant l’installation. C’est la responsabilité de chacun. Dans ce cas, un pedalboard de qualité est bien utile. Un accordeur en pédale possède le double avantage de pouvoir s’accorder rapidement en restant au devant de la scène, et aussi de muter son instrument au cas où l’on doive se débrancher (changement de basse par exemple), et ce sans risquer de balancer un gros « PLOC » dans la sono.

2. Préparation préalable en groupe

Tout commence par le répertoire. Reprises ou compos, tout doit être su, par coeur et plus si possible. Arriver sur scène avec des doutes sur une structure, sur un plan technique assez dur, qu’on n’arrive pas à passer, c’est l’échec presque assuré. Tout ne se passe pas comme en répète, ni les conditions techniques, ni le son, l’environnement est hostile, bref, autant de raisons pour ne pas en rajouter. Assurer une prestation individuelle nickel est la base élémentaire, surtout que le stress est ce qu’on appelle un facteur aggravant de plantage! Le trac, moi ? Même pas peur... Alors d’ailleurs c’est quoi le trac... Ben de la volonté de bien faire, arrive la peur de déplaire, c’est le trac. Ce n’est pas agréable, mais c’est malheureusement moteur pour la plupart des artistes. Jacques Brel répondait à quelqu’un qui lui disait ne jamais avoir le trac : « ne t’inquiète pas, ça viendra avec le talent ». A méditer ! Dans un groupe, l’entente entre les zicos est primordiale. Un pour tous et tous pour un, pour le meilleur et pour le pire. On oublie les querelles éventuelles, on est soudé, on s’aime et on a confiance les uns envers les autres. Ce n’est pas un luxe ! La setlist est très importante, l’ordre des morceaux conditionnera directement le rythme du concert, celui-ci étant à considérer dans sa globalité et non pas comme d’une suite de morceaux. C’est assez dur, et je ne pense pas qu’il y ait de règles, ça dépend de tellement d’éléments... La durée du set, liée à l’ordre des morceaux est souvent conditionnée par le cadre qui vous fait jouer, seuls dans un café-concert, vous pourrez jouer 2 heures, lors d’un festival, tremplin, le temps du set est dicté par l’organisation, inutile de chercher à grappiller 2-3 minutes, c’est toujours mieux de respecter le travail des organisateurs. Pensez également à prévoir les enchaînements entre les morceaux, les temps morts pour respirer et faire respirer le public (on ne fait pas un marathon) et également les enchaînements directs, pour garder une énergie. J’insiste, rien ne doit être laissé au hasard. Pour donner une bonne image du groupe et pour que les gens se souviennent de vous, pensez à votre habillement, voire à vos costumes. Chercher au minimum la cohérence entre vous tous (évitez les tee-shirt Megadeth si vous faites de la pop !). La plupart du temps, le son sur scène (petite ou grande) paraîtra bien différent de celui qu’on a à la maison ou au local de répète, fréquences et volume. Il faut s’habituer à « faire son son », dès qu’on est branché, et ce en quelques minutes !

3. Concerts sonorisés

On considère ici qu’il y a un ingé façade et un autre sur le plateau, qui s’occupe de l’installation de la technique scène (câblage, pose des micros…) et de la console retours. Parfois, il n’y en a qu’un qui fait les deux. Il n’y a donc pas de console sur la scène, tout est géré depuis la façade.

A. Reprise de la basse en DI

La solution la plus simple et souvent la plus adéquate. La basse est donc branchée dans la DI, après les éventuelles pédales d’effets. Cette solution a l’avantage de ne créer que peu de parasites, car le son va (presque) directement de la basse à la console. Le bassiste ne gère que peu de paramètres, mais c’est parfois pas plus mal, non ? Le sonorisateur travaille avec un signal assez pur (sauf si l’instrument est vraiment pourri !) et n’aura besoin que de 2 minutes pour faire le son. Dans cette configuration, on peut avoir son ampli sur scène, mais le son qui en sort ne servira qu’aux musiciens et n’influera pas sur la façade. On peut se passer de l’ampli et ne compter que sur les retours, mais il faut dans ce cas être vigilant, car une fois le concert démarré, on ne maîtrise plus grand’ chose et si pour une raison inconnue on n’a pas/plus de son, on ne peut rien faire…

B. Sortie XLR du préamp

Cette solution est équivalente à la DI, c'est-à-dire qu’on utilise la sortie XLR de l’ampli, pour ceux qui en ont une. Dans ce cas, on peut parfois choisir entre « pré-preamp » ou « postpreamp ». je conseille d’utiliser le premier, car le signal envoyé à la console sera celui de la basse, symétrisé (XLR) par le début du préamp. Parfois, ce signal passe d’abord par une éventuelle lampe, mais les réglages equalo et le reste n’agiront pas sur ce signal (se référer à la documentation propre de l’ampli ou du préamp pour savoir par où passe le signal). Attention, il faut se méfier de ne pas utiliser le « post-préamp » sans savoir de quoi il s’agit (je le déconseille assez fortement d’ailleurs), sous prétexte de vouloir donner en façade le son de son ampli, je m’explique : le signal envoyé à la console sera influencé directement pas les réglages de l’ampli, qui eux ont été fait à l’oreille, en fonction de ce qu’on entend devant le baffle, c'est-à-dire que si par exemple ce baffle a des faiblesses dans les fréquences basses, le réglage de l’équalo le compensera et le signal en sera affecté. Au final, l’ingé son se retrouve surchargé de ces fréquences basses dont il n’a que faire.

C. Micro devant le HP

Méthode assez compliquée, qui demande une bonne maîtrise de son matos, en particulier du volume. Lors de la balance, on règle son ampli une fois pour toute, et toute modification faite après influera directement sur la façade, et ça ne facilite pas la tâche de l’ingé son, et ça peut ennuyer tout le monde sur scène. Par contre, on est censé conservé au maximum le son qui sort de l’ampli bien sûr. Souvent, les ingés nous dissuade de faire comme ça, surtout s’il ne vous connaît pas. C’est moins « tranquille »…

D. Mixte : DI + micro

Méthode qui permet à l’ingé de mixer les deux sources, qui nécessite donc 2 pistes sur la console.

4. Les balances

C’est très important, elles conditionnent en grande partie la réussite du concert. Chacun des musiciens doit bien comprendre que : Même si la crainte de ne pas s’entendre suffisamment sur scène peut-être justifiée, il ne faut pas arroser tout le monde, qui forcera sur la surenchère, tout le monde sera très fort, et au final, une grosse bouillie écrasera tout, pour votre malheur, et celui de l’ingé son en façade. Il faut en parler entre vous avant, définir les morceaux que vous allez jouer, il n’y a rien de pire que des musiciens qui discutent de tel ou tel chanson à jouer pensant les balances. Le temps est compté, mais il est inutile de se précipiter, ça crée des problèmes plus que ça en résout. Aussi, évitez plutoôt deux fois qu’une de jouer quand c’est pas à votre tour : Si l’ingé veut entendre la guitare, il ne veut entendre QUE la guitare, et c’est pareil pour tous les instruments et musiciens. Quand c’est à votre tour, ne pas chercher à impressionner les trois gus qui vous écoutent ; ce sont souvent des zicos et/ou professionnels du sons, il n’en ont rien à faire des solos de fous de basse à la Pasto. Contentez-vous de jouer des noires, boum boum boum…. Et ça suffit. Dites ça aussi aux autres ! Les roulements de caisse claire ou double pédale à fond empêchent l’ingé de faire un bon son pour plusieurs raisons. D’une part parce qu’on entend pas les harmoniques des fûts, et aussi parce qu’on ne tape pas au volume normal quand on bourrine. Pour résumer, un minimum de professionnalisme, c’est un maximum de considération, c’est le soir qu’il faut en mettre plein la vue (et encore…) ! Veillez à jouer tous les morceaux qui ont des sons/volumes différents, pour montrer à l’ingé façade votre panel sonore ; cette remarque est valable particulièrement pour les guitares, mais aussi pour les bassistes qui font joujou avec plein de bidules au pied ! Si vous avez deux basses, il est fort probable qu’elles aient un volume de sortie différent. C’est à vous de gérer ça. Vous devez connaître et maîtriser chacune des config différentes qui seront utilisées (telle basse + tel effet pour telle chanson…). On commence donc par faire son son, individuellement. Si le bassiste passe en DI, ça va être rapide ! Je conseille de régler les volumes comme en répète, en tendant même à jouer moins fort, ça permet de pouvoir rajouter les éléments qui nous manquent. la balance c'est aussi le bon moment pour tester sa seconde basse si on en a une.

On joue donc tous un morceau choisi au préalable, et on ajuste nos amplis à ce moment, souvent en fonction du volume de la batterie. Il n’est pas nécessaire d’entendre de tout, mais veillez à avoir vos repères comme en répète. A ce moment, vous pouvez déjà dire à l’ingé retour que vous voulez dans le retour un peu de Grosse Caisse (du « pied » dans le jargon, ça manque souvent), et un peu de basse quand même, quitte à baisser l’ampli. Le chanteur demande bien sûr du chant, le batteur, de la GC. Si l’ingé a de l’expérience, il saura approximativement les volumes sur lesquels démarrer. Là, vous rejouez un morceau (entier, ce n’est pas un problème), et vous voyez comment vous vous sentez. Si tout a été fait dans l’ordre, ça devrait déjà être pas mal, et en principe pas trop fort. Déplacez-vous sur la scène, voyez si on entend la basse de partout. Ajustez les volumes GC et chant(s) chez vous, en sachant que les retours (« wedges » ou « bains de pieds » dans le jargon !) arrosent un peu tout le monde bien sûr ! En général, le chanteur demande suffisamment de chant chez lui pour que vous n’ayez pas besoin d’en rajouter, comme chez Maxwell. Pendant tout ce temps, l’ingé façade travaille en silence, sauf s’il a des trucs particuliers à vous demander. Pensez à avoir avec vous du « gaff », le gaffer qui marquera vos repères au sol, position des amplis, pédales, wedges, pied de micros, tout doit être fait pour que lors de la réelle install, vous n’ayez rien à réfléchir d’autre que de reproduire cette config. Notez aussi les réglages de l’ampli, sinon, tout est à refaire !

5. Concerts dans un bar

C’est pareil, mais en plus simple. Souvent, c’est un peu plus « à l’arrache », parce que la taille de la scène est réduite, la sono est pas terrible, et les vitres font bbbrrrrrrrrrrrrr quand la basse joue un mi. Ce n’est pas une fatalité, il suffit de s’appliquer, et à nouveau d’avoir du matos de confiance. Pour la reprise de la basse, en général il n’y en a pas besoin, l’ampli crache direct ses Watts (si il fait plus de 80 W quand même !). Sinon, on ajoute la prise XLR sur la table, pour compenser un manque de puissance (il n’y a pas souvent de DI dans les bars !). Ce n'est pas un luxe d'avoir sa propre sono (+ micros, câblage et accessoires divers), ça permet au même titre que son propre matos de ne pas avoir de surprise lors de la balance; souvent, les tauliers promettent une sono de qualité, mais c'est rarement le cas, matériel inadapté ou incomplet. Si vous n'avez pas votre sono, rendez-vous sur place dès que la date est confirmée, et regardez tout ce que vous aurez à disposition, références de la table (évitez les mixettes de DJ!) puissance de la sono, connectique (les tables de mixage sortent parfois en jack, en XLR, voire même en RCA, prévoyez tout ce dont vous aurez besoin, quitte à vexer le patron qui affirme avoir du matos « très cher » et de premier choix, Autrement, les remarques précédentes y sont applicables.

6. Avant le concert

Si on passe en premier, on a généralement balancé en dernier, donc la scène est prête, c’est déjà ça de moins à faire. Sinon, pendant le groupe d’avant, on se décontracte, no drug no alcohol, on peut s’échauffer les doigts, on s’étire… Je conseille de passer du temps avec les autres membres du groupe, même se réunir têtes contre têtes, on crie ensemble, comme les sportifs. Les trop fiers diront que c’est naze, je pense plutôt que ça soude les gens, on a confiance en tous. On n’oublie pas pipi caca, pendant qu’on a le temps. Le groupe précédent termine, soyez sûrs qu’ils ont vraiment fini, qu’il n’y ait pas un rappel. De toutes façons, attendez avant de monter sur scène qu’ils aient commencé à démonter, c’est comme quand on monte dans le bus, on attend que les gens soient descendus. Donc, on pense à : vitesse, mais pas de précipitation. Si on change de batterie, c’est un peu plus long. Si c’est un minimum organisé, votre matos (backline) sera prêt d’un côté de la scène et celui du groupe précédent, sortira de l’autre côté (c’est pas souvent comme ça, mais bon…). Puisque vous avez sympathisé avec eux, vous leur demanderez gentiment si vous pouvez débarquer. Le bassiste (vous !) est souvent le premier prêt. Donc, comme vous avez scrupuleusement respecté les consignes précédentes, l’installation va vite et bien, puisque tout est tracé. Veillez à repositionner l’éventuel micro exactement comme il était lors de la balance (si vous avez opté pour cette option). Quand on a fini, on peut aller aider les autres, mais si ils ne veulent pas, on s’efface. On peut poser les bouteilles d’eau, tout est allumé, les jacks branchés, le jack dans la sangle, seul le volume de la basse est baissé, pour qu’on ait que ça à faire pour jouer.

7. Le concert !

Ben voilà. On l’attend depuis des mois, qu’on répète, qu’on en parle, qu’on en rêve, et c’est maintenant. La scène est prête, le public est là (enfin normalement !). On n’a rien d’autre à penser que jouer. On oublie les soucis techniques, la peur de casser une corde ou que la pile de la basse nous lâche, puisqu’on a tout réglé avant (non ?). Du positif dans la tête, on va assurer grave. Le son n’est pas comme pendant les balances ? Les projos nous aveuglent ? Il fait chaud ? Il n’y a que trois personnes dans le public ? Il y a une fille super mignonne au premier rang ? Tant pis, on fait fi. On s’en fout même. Enfin pour la fille du premier rang, on ne focalise pas sur elle, on assure pour tout le public ; elle en sera d’autant plus charmée (hé hé hé…). Attention à garder un accordage juste tout au long du set, ça bouge forcément plus qu’en répète (chgt de température…). C’est déjà fini ? Ben oui, si ça s’est bien passé, ça passe très vite. On ‘a pas trop géré le temps qui passe, tant pis, vivement le prochain, whoua ! Bon, on ne s’emballe pas, on range son matos rapidos, on pense au groupe suivant, et on se casse. Rien n’empêche d’aller roder ensuite dans la salle, pour sentir les regards…. Et chercher la fille du premier rang ! Oups.

2 Commentaires

1 2 3 4 5
5 notes
Notes pour Préparation avant un concert | Slappyto : 5/5 sur 5 notes
#2
08/08/2012 12:07:44
Sympa !
0
0
#1
16/10/2011 16:21:47

Vraiment bon ton dossier !!!  

0
0