La face de l'amplification semble avoir bien changé depuis sa création, et notamment ses quelques dernières années. On a pu voir l'émergence de l'amplification à transistor au cours du siècle dernier, qui fut le changement majeur de l'amplification, cependant les années 2010 semblent elles aussi sur le point de subir des changements majeurs
L'émergence de nouvelles technologies.
Le temps semble être à la
miniaturisation. Qui aurait pu imaginer des têtes d'amplis de moins de 30kg à l'époque des premiers amplis ? Qui aurait pu prévoir que l'on puisse faire des
haut-parleurs légers ? La
classe D est un nouveau type d'amplification qui se développe de plus en plus au sein de l'univers de l'amplification. Mais que signifie donc classe D ? Les classes d'amplification sont les différents types de montages et de systèmes qui permettent d'amplifier un signal. Dans le domaine musical, les
classes A et AB ont été, et restent toujours les
types principaux utilisés, cependant ils présentent des rendements assez faibles (50% maximum pour la A, environ 70% pour le AB). De plus les montages sont souvent assez lourds. La classe D est un système qui n'est pas, comme certains le disent parfois, digital.
Tout est analogique, le rendement est proche de 100% et est plus léger. Le seul problème est souvent la difficulté à mettre en place ce genre de circuits, et le prix parfois prohibitifs. On peut voir des chiffres extravagants pour la puissance de tels montages, comme Texas Instruments qui indiquait des puissances de 300W pour certains de ces circuits intégrés, cependant le THD (Total Harmonic Distortion) était très élevé, alors qu'on cherche à avoir des THD le plus faible possible, ce qui se traduit souvent par des puissances moindres. Je ne remet aucunement en cause les marques qui peuvent réaliser de tels amplis, mais je pense qu'il faut peut-être
se méfier du gonflement des chiffres. En plus de la classe D, les haut-parleurs ont eux aussi subi une petite révolution, à savoir les aimants au
Néodymium.
En réalité, ces aimants sont beaucoup plus légers que ceux en céramique, en ferrite ou à l'Alnico (Aluminium, Nickel, Cobalt). Leur utilisation permet donc de réduire de manière significative le poids des haut-parleurs, mais le prix, comme toujours, s'en fait ressentir. Les marques utilisant de manière récurrente la classe D ou le Néodynium (ou les deux) sont principalement :
Markbass, TC Electronic, Tecamp, Phil Jones, Aguilar, et Genz-Benz.
Qu'en est-il des anciennes technologies ?
Ah les lampes, accompagnées de nombreux stéréotype, elles représentent le Graal pour certains, un encombrement trop élevé pour certains, ou juste un fantasme pour d'autres. Les amplis à lampe (ou à tube, comme certains en font parfois l'anglicisme) ont la réputation d'être des amplis plus « chaud », alors que les transistors donneraient un son froid, sans âme. S'il est certains que les lampes donnent une certaine
dynamique au son (due à leurs qualités intrinsèques), il n'en reste pas moins que l'on sait très bien les imiter. Ainsi sur le forum Techniguitare, des personnes se sont penchées sur le sujet, et ont réussi à simuler le montage d'un préamplificateur à lampes (des 12AX7) avec des … transistors. Et oui, un mythe pourrait bien s'effondrer,
les lampes sont remplaçables par des transistors, ou plus particulièrement par des JFET (sous catégorie des transistors, leur utilisation est souvent mentionnée sur les fiches techniques). Les marques qui ont fait la légende, comme Ampeg, montrent bien le paradoxe. Au NAMM de janvier 2011, la marque a présenté des nouveaux modèles: les
Heritages B-15, tout à lampe, le
nouveau Graal selon eux; et sur le même stand, les nouveaux
Portaflex: préampli à JFET, module de puissance en classe D. Du côté des haut-parleurs rien de nouveau en néodymium, mais la marque a déjà commencé à proposer des modèles avec cette technologie.
Conclusion
Les amplis à lampe sont-ils voués à disparaître, je ne pense, et je n'espère pas. La demande reste tout assez raisonnable, et les marques comme
Markbass présentent elles mêmes des modèles à lampes depuis quelques temps, preuve que les anciennes technologies ne sont pas totalement délaissées. La classe D ne dominera sûrement pas le marché tout de suite, les prix étant difficiles à baisser pour le moment, cette technologie restera cantonnée au
haut de gamme, voire moyen de gamme pour certaines marques. Seul l'avenir nous dira ce qu'il adviendra de ce nuage d'avancées, d'autres arrivant sûrement dans les années à venir.