Pour ce qui concerne le développement durable, je suis, personnellement, interessé par son principe, sa démarche, ce qu'on appelle aussi la "responsabilité sociale", la "performance globale", ou de manière générale, tout ce qui découle de l'acceptation première du "sustainable development".
Je ne parle pas du simili bio/écolo vanté à coup de slogans par des marketteux surfant sur la vague de population plus prête à se racheter une conscience qu'à vraiment changer de mode de consommation !
Je parle donc bien de vrai développement durable en matière d'exploitation des forets et de production du bois (et des essences adaptées!!!). Il existe des labels (FSC et PEFC entre autres) qui, bien que jamais impartiaux et parfois influencés par l'argent (qui ne l'est pas) tentent déjà de mettre un peu d'ordre dans l'éco-gestion de nos ressources. Par ailleurs, utiliser les bois exotiques n'est pas toujours nocif, s'ils sont la seule façon d'obtenir un resultat attendu, l'idée étant d'associer à un besoin la bonne essence (par exemple, ne pas utiliser, comme c'est pourtant le cas, des bois exotiques précieux comme bois de chauffage dans les populations locales!)
Ce débat, que tu qualifies de "politique" n'est pas inutile, loin de là. Pour moi, le développement durable n'en est encore qu'au premier stade de l'évolution que va devoir subir notre societé: nous en sommes à l'étape de la prise de conscience, de la communication, de la sensibilisation. Et quelque part, même du "développement durable" labelisé comme tel, mais légèrement détourné, c'est déjà une preuve que la prise de conscience commence à se faire, c'est déjà pas si mal !
Pour ce qui concerne les préjugés, je n'ai pas dit qu'ils étaient FAUx ! Seulement faire une constatation (si catastrophiste soit-elle) est une chose, partir de ce point de départ comme a-priori en est une autre !!! On ne construit pas l'avenir uniquement en constatant des echecs du passé !! OK, on a été mauvais, n'est-ce pas justement un point de départ pour s'améliorer ???
En ce qui me concerne, même si j'avoue que la prise de conscience est difficile (elle l'est pour tout le monde!), je crois que le jour ou j'aurai les sous pour changer de basse, je le ferai avec un luthier qui prendra les bois que je lui demanderai, et de préférence des bois qui ne présentent pas de risque, ou qui rentrent dans le cadre d'un programme d'exploitation raisonnée des ressources...
Pour finir, lutter contre la sur-consommation, c'est sur, est déjà une grande part de l'effort que nous allons devoir fournir dans les prochaines années... mais comme je pense que nous allons devoir changer nos modes de vie et nos modes de consommation, autant toucher tous les aspects d'un coup ! Et l'utilisation de nos matières premières est un des multiples aspects du cercle vicieux (et auto-destructeur) dans lequel nous sommes engagés, et qu'il va falloir affronter !