regardez ce message d'un fan de metallica qui a bcp aimé st.anger
je suis quand meme d'accord avec lui sur de nombreux points...
-Le jugement est sévère et je pense qu'oublier le contexte pour un tel groupe ne permet pas forcément de "comprendre".
La première fois que j'ai écouté "Phantom Lord"... c'était... comment vous dire... La violence ultime... Le truc le plus énervé qui existe. Evidemment ça doit vous faire sourire vous là bas bien loin en 2003. "Kill'em all" est un disque jeté à la face du monde, avec ses titres réussis et d'autres plus quelconques, mais le son, l'attitude, la RAGE du groupe reste : monolithique, inaltérable.
"Ride..." que j'ai réécouté reste encore très violent : j'ai tiré une sale tête la première fois que j'ai entendu "Fight fire with fire" LOL L'album était riche, toujours très dru, le son plus compressé (Hetfield avait trouvé son "hachoir sound"
: pas facile d'y rentrer dedans. Mais là aussi passées les premières écoutes et avec "Fade to black" et "Call of Ktulu" comme sésame, Metallica montrait qu'il portait bien son nom, il ETAIT le metal, la nouvelle génération du metal, respectueuse et inspirée de la NWOBHM et des classiques, elle malmenait l'auditeur, effaçant ses repères et le secouant en tout sens avec 125 riffs et 75 breaks à grande vitesse.
L'arrivée de "Master..." a encore assis un peu plus le groupe, les Metallifans devenaient plus nombreux, plus forts. L'album (comme Reload finalement LOL) est assez peu surprenant, il reprend la recette du précédent. Le son encore plus compressé est moins rugueux, la RAGE toujours présente dans les compos semblent plus contrôlée, plus intérieure, comme retenue par ce son plus lisse. Tout passe par la voix d'Hetfield.
Sur ces deux albums, je vois peu de points faibles (un ou deux titres sont un peu longuets et pas super inspirés) mais bon... sur presque deux heures de zique, je n'appelle pas ça être "bancal" ou "inégal".
En tout cas Metallica devient culte par son intégrité : non seulement le groupe ne fait pas de concession musicale (les "ballades" n'en sont pas, elles ne sortent pas en premier single...), mais il ne se plie pas à la loi du business. Fier d'être métallique il refuse les clips et MTV et emmerde le monde.
Par cette attitude, avec ses trois disques impeccables et ses tournées meurtrières, le groupe devient un symbole, une icone métallique, un groupe qui RASSEMBLE les fans de hard toutes tendances confondues. Tout le monde reconnait dans Metallica une sorte de "messie" (j'exagère tout juste), une INCARNATION de VALEURS qui vont au delà de la simple musique.
Burton meurt, les hard rockers de la planète sont en deuil. On s'aperçoit alors de l'importance que peut avoir un bassiste... Newsted arrive et le groupe balance le Garage Days, qui permet de patienter et de rappeler les influences PUNK du groupe.
C'est à partir de "And Justice..." que Metallica ne fait plus l'unanimité. L'album est perçu de différentes manières, jugé indigeste par certains, adulés par d'autres. Faisant partie de la première catégorie, je suis déçu de l'album. Je reste fan du groupe (One / Dyer's Eve / To live is to die / Blackened sauvent la mise). Premier clip du groupe. Encore une fois, tout le monde respecte la décision de Metallica qui a décidé de "passer un cap" et de se faire connaître un peu plus avec "One", la fausse ballade aux relents thrash. Histoire morbide et désespérée tirée de "Johnny's got his gun". Rien de bien glamour dans tout ça et tout le monde salue les choix du groupe.
Metallica tourne avec Scorpions, Dokken, Van Halen et vole la vedette à tout le monde. Il joue dans la cour des grands et tous les fans de heavy "pur" sont contents de voir leur chouchou niquer les grands noms avec force énergie, conviction et rage.
Le black album remet les pendules à l'heure et seuls quelques rares intégristes crachent sur le disque. Le groupe évolue et prend une voie diamétralement opposée à l'album précédent. Rappelons nous que même si, quelques titres font office de bouche trou ("Don't tread on me" ? Beurk), l'album est impeccable. La tournée et les vidéos qui suivent également. Metallica reste en haut de l'affiche et n'a pas commis de réels faux pas. "Tout est bon dans Metallica". Cette période est connue de la plupart d'entre vous, je zappe.
Puis viennent Load / Reload et la débandade qui s'en suit. C'est le faux pas. Le groupe a été exemplaire jusque là, mais avec cette triste doublette il montre son manque d'inspiration. Et ce passage à vide (que les déçus d'And Justice avait pardonné à l'époque) est violemment critiqué par les fans parce qu'il s'accompagne d'un changement d'image tout aussi violent (sessions photos à la U2, etc.) C'est le rejet : Metallica n'EST plus le MEtAL, c'est seulement un groupe qui a raté le coche. Déchu de son piédestal il s'en prend plein la gueule (c'est la difficulté d'avoir été à ce point adulé).
2003 arrive avec St Anger.
Pour moi, cet album est le retour de MEtallica avec la RAGE des trois premiers albums, avec cette cruauté dans les guitares qui était bel et bien perdu, avec cette violence sourde, crue... Et pour renforcer cette brutalité le groupe a délibérément opté pour un son sale, naturel, allant à l'encontre de ses productions précédentes trop léchées, allant à l'encontre de l'ensemble de la production internationale. Et renouant encore une fois avec les influences NWOBHM et PUNK.
Metallica est redevenu un SYMBOLE, et au delà de la musique montre la voie : le groupe a lui même perdu le fil, perdu de vue ce que DEVRAIT être le hard rock ou le metal, mais il s'est retrouvé et donne une leçon de violence et d'énergie à des groupes qui se réfugient trop souvent derrière des artifices pour masquer leur vacuité.
Ceci est évidemment mon interprétation. Pour moi St Anger ne fait pas exception à la règle des autres disques de metallica : du mal sur les premières écoutes, régalade ensuite, quelques titres dispensables...
Pour conclure : le groupe ne me semble pas si "inégal" que ça. Load / Reload que l'on peut presque considérer comme un seul album est l'ERREUR d'une carrière exemplaire. J'ai l'impression actuellement de retrouver "mon" groupe, tel que je l'avais laissé après le black album. J'ai été vraiment fan, et je suis heureux de le retrouver. Je m'aperçois en réécoutant les vieux albums ou St Anger, (sur lequel je retrouve la vibration d'antan) que tout ça est très affectif, que Metallica se rattache au "golden age" du metal, et que finalement sans ce contexte, les plus jeunes d'entre vous peuvent ne voir dans le groupe qu'un..." groupe de plus" ou "un groupe parmi d'autres".
A vous de me le dire.
Mais ne perdez jamais de vue que rares sont les groupes actuels qui ne doivent rien aux 4 horsemen.
la je suis tres d'accord avec sa derniere phrase...