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Blog de nestor

The Sisters of Mercy – Columbiahalle (Tempelhof) – 27.02.2009

Publié par le
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28/02/2009
Petite soirée tranquille en perspective après les 4 pintes usuelles de la "réunion de travail" du vendredi avec les revenants Sisters of Mercy, qui repassent à la Columbiahalle où j'avais déjà eu l'occasion de les voir en 2006. Rapide passage à la maison avant le show, je vais quand même pas y aller en prof et avec le laptop dans le sac, j'en profite pour vérifier que mon accoutrement est de circonstance: boxer noir: check; chaussettes noires: check (mais pas Eddy Mitchell); jeans noir: check; chemise noire: check (dans un aéroport de construction nazie, j'espère que ça va pas prêter à  confusion); bottes de moto en cuir noir: check; manteau en cuir noir: check; gants en cuir noir: check; lunettes noires pour circuler de nuit dans une ville à peine éclairée: je suis trop vieux pour ces conneries. Bon, c'est pas top, mais je devrais être plus ou moins raccord avec le dress-code…

Direction la salle de concert, à au moins 25 mn porte à porte (de loin la plus éloignée de chez moi parmi les bonnes salles de Berlin, j'ai hésité à y aller ). C'est toujours le complexe Columbia (pour lequel voir le précédent épisode "Nestor vs les Etrangleurs de Guilford"). Je me présente donc en habitué des lieux devant la salle, étonnamment fermée à 20h pétantes alors que le concert était annoncé pour cette heure, avec ouverture des portes à 19h. Renseignement pris, je m'as trompé, il y a 2 salles, "la petite", aka le Columbiaclub (où j'avais vu les Stranglers) et "la grande", ou Columbiahalle, où a lieu le concert de ce soir, et où j'ai déjà assisté à TSoM en 2006 donc, et à Motörhead dans les mêmes eaux. Je comprends mieux pourquoi la salle m'avait paru petite la dernière fois… Enfin bref, je quitte le Cloub pour me diriger vers la Halleuh, 200 m plus loin, et ce faisant j'échappe à Chris Cornell, ce qui prouve que Dieu existe.

Une fois le contrôle passé, j'entre dans la salle avec un léger retard sur l'horaire: on est en Allemagne et l'heure c'est l'heure, donc à 20h05 la première partie a déjà commencé son show. Des petits gars de Leeds, faut faire jouer les solidarités locales, mais dont le nom m'échappe lorsqu'ils le prononcent. C'est plaisant mais pas inoubliable, ça me fait un peu penser à The  Smiths meets Arab Strap meets Mogwai, le genre de subtilité brit' que seuls les natifs du mauvais côté de la Manche peuvent vraiment comprendre. Le show est réglé, un poil trop même: à 20h30 pétantes, la première partie finit son set, et les roadies s'activent pour une préparation de scène qui durera très exactement jusqu'à 21h pétantes. Ma voisine en profite pour me dragouiller, c'est toujours plaisant mais 1) elle est moche 2) sa tactique d'approche est pourrie 3) je suis ni en manque ni bourré (enfin, pas beaucoup bourré), donc je lui mets un vent. Je sais c'est pas très charitable, mais franchement, draguer à un concert des TSoM en faisant remarquer à un gusse qu'il sourit pas beaucoup, ça relève de la faute de goût, non? C'est comme ça que je vois les choses, en tout cas, mais la suite devait prouver que j'ai sans doute tort…

À 21h pétantes, ma voisine ayant été remplacée par une charmante métalleuse avec piercing dans le nez qui n'a hélas pas les mêmes égards pour ma personne (et dont je me désintéresse assez vite, lorsqu'il apparaît assez évident que le clône de Glenn Danzing jeune modèle 2m10 qui est juste derrière moi est son jules), je me trouve donc dans les meilleures dispositions d'esprit et de corps pour vivre l'expérience transcendantale promise… Ça tombe bien, le rideau de fumée a commencé à s'élever, confirmant mes souvenirs passés d'un show entièrement embrumé, et justifiant le salaire du roadie qui a passé la demi-heure de préparation à vider des jerricanes de liquide à puffer dans les appareils adéquats… Ça attaque doucement, le son est fort mais pas trop, et les 3 premiers titres proviennent (comme hélas la plupart du set) des 2 derniers albums (Floodland et Vision Thing) pour lesquels je n'ai pas un amour immodéré. Sur scène, seuls deux membres originels du groupe: Doktor Avalanche, gouverné par un gros barbu à l'air fort sympathique, mais qui disparaîtra vite dans la fumée (pour info, le core du Doktor semble être désormais un macbook, je dis ça pour les geeks qui nous lisent, et ils sont nombreux), et Andrew Eldritch, qui se consacre désormais aux seuls vocaux. Crane rasé, tout de noir vêtu et lunettes noires qui lui bouffent la moitié du visage, le père Eldritch soigne son image, même si perso je lui suggérerais d'abandonner les foulards qui lui pendent de la ceinture (et doivent accessoirement lui servir à s'essuyer les mains en douce), on dirait qu'il vient de finir la vaisselle, ça casse un peu le mythe… Au rayon participants humains, on note deux guitares: Chris Catalyst, sa crête, ses rouflaquettes et son Ibanez Iceman dévolue aux riffs qui plombent, tandis que le bôgôsse Ben Christo, sa permanente, ses muscles, son pendentif "G.I. ID." ( ), son marcel noir et sa strat white pearl font chauffer les riffs leads si importants chez TSoM, ainsi que les soli. Et oui, amis bassistes, vous lisez bien: pas de basse live, c'est en fait le cas depuis 2006, tout est balancé par bandes, et quand on connaît le kiff que représentent certaines lignes de TSoM, ça fait un mal au c**…

Après les préliminaires, 3 morceaux donc efficaces mais pas particulièrement marquants, Doktor Avalanche se met à tricoter de la caisse claire et les bandes envoient la ligne de Alice, et même comme ça ça fait la blague. Le groupe assure derrière, Eldritch se la joue hiératique et sa voix reste un bijou sombre qui n'a pas beaucoup d'équivalents dans cette catégorie. Même si j'adore ce morceau, je reste un peu sur ma faim: le tempo est un poil trop rapide, et le son de guitare de Christo m'énerve, ça pue son guitar-hero 90's, ça mérite pas l'écorchement à vif comme du Satriani, mais au moins le pal. Ce n'est malheureusement qu'un début et le reste du show sera à l'avenant: peu après, un Marian (version), autre morceau phénoménal, souffrira des mêmes défauts (mais profitera d'une jolie reprise en choeur de la salle sur le couplet en allemand), et même comble du sacrilège, un First and last and Always tellement putassier que le public se met à taper des mains en rythme. Ça montre d'ailleurs que mon désappointement n'est pas partagé par l'ensemble des participants, et qu'une bonne part est venue, comme feu ma voisine moche, à un concert des TSoM pour s'amuser .
Comble de l'horreur, j'ai commis l'imprudence (d'aucuns diraient la connerie) de laisser passer devant moi un nabot d'1m65 et sa meuf à l'avenant, en me disant qu'ils verraient mieux devant que derrière mon 1m83… Fatale erreur, mon nouveau voisin passera le restant de la soirée à agiter les bras façon YMCA pour rythmer les "tubes" qui vont s'égrener tout au long de la deuxième partie du set (Dominion/Mother Russia, This Corrosion, When You Don't See Me, I Was Wrong), tandis que sa légitime me bourre les côtes de coups de coude au rythme de ses déhanchements plus ou moins synchrones. Il me faut au moins 3 prières au Très Saint Esprit du Nouveau Friposte et de la Fraternité Musicale pour ne pas leur montrer deux-trois trucs rigolos que j'ai appris tout petit, quand je faisais la fosse de Slayer… Je choisis finalement de m'éloigner de ces blaireaux, qui m'auront pas aidés à rentrer dans la Stimmung, pour me retrouver côte à côte avec Glenn Danzig jeune, qui a l'air de se faire autant chier que moi et me sourit d'un air compatissant. Entre gens de valeur, on se comprend… Maigre consolation, moi j'ai pas de métalleuse à trous à ramener dans mon pieu après. Cela étant, la salle s'enthousiasme et même, believe it or not, les musiciens, qui se mettent à cabotiner, Eldritch quitte sa posture hiératique pour chauffer le public, et perso ça le fait pas du tout, mais les gens ont l'air content.
La dépendance aux bandes et le professionalisme du groupe font tourner la boutique, et à 22h pétantes le set se termine. À 22h03, le rappel reprend, jusqu'à 22h13. Puis re-rappel de 22h15 à 22h25, incluant (enfin!) un Temple of Love de pas mauvaise facture, mais trop gagné par le "youpi"-spirit de la soirée pour être vraiment convaincant. Puis rideau, bonne nuit les petits. À 22h30, ça reste tôt quand même...

Je suis sans doute un vieux con, et le concert vaut mieux que ce que j'en dis, mais je suis trop un inconditionnel de TSoM première mouture pour être totalement impartial. Dommage qu'après 30 ans ils ne se rendent pas compte qu'ils ont 50% de chefs-d'œuvre et 50% de bouses, ou qu'ils ne fassent pas le tri. Puisqu'ils n'ont rien produit depuis 1990, c'est un show revival, ils auraient pu nous sortir quelques pépites des débuts comme Kiss the Carpet ou Gimme Shelter… De ce point de vue là, le concert de 2006, s'il m'en souvient bien, était plus équilibré. La balance entre le côté entraînant des rythmiques et mélodies et le glauque des atmosphère penche clairement du côté des premières, compensées par un son "métal" (au mauvais sens 90's du terme) pas toujours du meilleur goût. J'en viens à me dire qu'Eldritch gagnerait à faire des shows seul, avec juste des bandes, en mettant en avant son personnage et sa voix (qui, je le répète, reste un des points forts indéniables du groupe), à la façon d'un Alan Vega, histoire d'écrire un peu une légende qui commence à avoir du plomb dans l'aile. On dira ce qu'on voudra, mais un concert des Sisters ça doit être un rite initiatique dans une cave aux odeurs méphitiques et aux murs gluants de sang, pas un show-case d'Extreme.

Pas mal dépité, donc, je pose mon verre et le jeton de consigne, tandis que 3 adorables gothiquettes s'en vont joyeusement vers la coulisse. Je suis un vieux con, oubliez ce papier.









2 Commentaires

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#2
06/10/2009 21:20:40
J'en pense que je lis ça bien tardivement...et qu'il faut que je cherche les autres "reportages" Nestor: tu devrais écrire....
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#1
05/03/2009 16:11:02
joliment raconté en tout cas
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