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Blog de nestor

6 billets
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[Archive] Rock en Seine, 30 août 2009: Them Crooked Vultures, Eagles of Death Metal, Macy Gray, etc...
Juste un copier-coller d'un vieux post du forum, en lien avec ce bloug mais ça se passait à Paris, pas à Berlin, pour fêter la sortie de l'album des Them Crooked Vultures et comparer avec leur concert à venir le 7 décembre à la Columbiahalle, histoire de revenir aux fondamentaux...


"Dave Grohl.... David Johannes(?? 2e g et b sur un morceau)... Fuckin' John Paul Jones... Je suis Monsieur Homme"

... et pifétout. Claque phénoménale, un son ENOOOORME, des compos qui envoient, inimaginable au vu des vidéos qui traînent sur la toile. Je suis nul en titres, mais Gunman comme Daffodils, entre autres, devraient faire leur petit bout de chemin dans les oreilles des amateurs de rock qui tâche. Difficile de décrire ce groupe autrement que comme la rencontre de Kyuss/QOTSA et du Zep', quitte à faire cliché. Grohl est monstrueux sur ses fûts, il doit envoyer des réminiscences de Bonzo à JPJ plus souvent qu'à son tour... Mister John Paul Jones égal à lui-même, envoyant du lourd, voie du très lourd sur des basses improbables à trop de cordes ou des instrus venus de l'espace, comme cette sorte de pedal-steel électrique portative qu'il emploie sur un morceau, sans négliger le passage au clavier avec la ligne de basse tenue aux pieds comme sur un orgue d'église, réminiscence des concerts du Zep... Homme, qui était venu auparavant nous régaler d'un featuring improvisé avec les EoDM sur "Wanna Be in LA" (à la grande surprise de Jesse Hughes, d'ailleurs), reste vraiment un des meilleurs chanteurs/guitaristes du moment, pas d'effets de manche mais du lourd, du très lourd.
Pour un concert en extérieur et en plein jour, ça a déjà été une baffe monumentale, j'attends avec impatience de les voir en salle...

Pour le reste, du bon EoDM, j'ai suivi un bout de Macy Gray avant mais c'est pas ma came, et j'allais quand même pas rester écouter MGMT, Klaxons ou Prodigy (à qui Homme a taillé un joli costard sur scène, au passage... Il a pas dû aimer la programmation ) après ça. Un gros bémol pour l'organisation du concert qui faisait se succéder sans pause sur 2 scènes différentes EoDM et TCV alors même que le public est le même (et au passage, El Prez', sorti du featuring sus-mentionné, ni Homme ni Grohl ne jouaient avec les EoDM, as usual ), générant des transferts de foule et l'impossibilité de suivre les deux concerts en intégralité en étant bien placé (bon après, on s'arrange, certes, mais c'est un peu naze), et inutile de dire qu'un concert pareil aurait mérité d'être joué de nuit et pas en fin d'aprèm, surtout au vu de la piètre qualité des groupes qui suivaient, mais bon, le commerce a ses raisons que la musique ne connaît point...

11/11/2009 10:45 par nestor sur son blog
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Avis de gros temps
The Dead Weather, Astra Kulturhaus, 02.11.2009

Berlin a décidé de se mettre au diapason toute la journée pour accueillir ce 'super-groupe' indie-rock en se terrant dans un temps de chien à base de trombes d'eau glacées qui vous rappellent négligemment qu'ici, c'est déjà l'Europe de l'Est. Il me faut donc braver les éléments déchaînés et traverser, aller comme retour, le Görlitzer Park, qui de nuit et sans éclairage profite lâchement de la pluie pour se transformer en version prussienne du bayou (sans les crocos, qui ne sont pas tarés au point de patauger dans des mares boueuses à 3°C, à la différence de mes bottes neuves qui semblent dotées d'un instinct de conservation beaucoup moins efficace...) — direction une salle récemment ouverte dans ce qui devait être il y'a encore peu un squat (Berlin fout le camp, Mensch), au cœur du quartier branchouille de Friedrichshain, sorte de réserve naturelle berlinoise de petites pépées à frange et jean slim et de jeunes gens... euh, ben, pareil en fait. Et force est de constater qu'ils sont venus en masse ce soir pour admirer les éructations d'Alison Mosshart (the Kills), poussée aux fesses par Jack White des White Stripes, qui pour le coup a piqué les fûts de sa sœur/épouse (qui ne participe pas au projet), Jack Lawrence (The Raconteurs, sorte de Garth de Wayne's World qui se prendrait pour DeeDee Ramone) à la basse et Dean Fertita (du line-up actuel des QOTSA) au guitare et clapiers, comme on disait dans ma jeunesse.

Côté matos c'est de l'éprouvé: du Fender pour les grattes, de l'Ampeg pour la basse, roulez jeunesse... Côté guitares, on fait dans l'unitaire, à défaut de faire dans le sobre: que du Gretsch, des White Falcon Bass et Guitar pour Lawrence et Fertita, une G6138 (le rectangle de Bo Diddley) empoignée à l'occasion par A. Mosshart et une G6199 (la "Billy-Bo" Jupiter Thunderbird de Gibbons et encore Diddley) pour de rares moments guitaristiques de White — ces deux dernières customisées en blanc et or pour être raccord avec les WF des copains, le style c'est important. Et de fait, de style, ils n'en manquent pas: après une première partie (Creature With The Atom Brain) anecdotique mais efficace (entendre: ils jouaient assez fort et le bassiste avait un bon gros son de porc sur sa Precision), le quator débarque, sorte de parodie de la hype camée, 4 chevelures noires plus ou moins douteuses (la dame s'en tirant avec les honneurs à ce jeu-là), 4 silhouettes en cuir et t-shirt noirs, blafardes et amincies comme pour indiquer que les 3 repas par jour ne sont pas nécessairement la préoccupation première du groupe. On est dans le connu, voire dans le cliché. Mais bon, avouons que c'est efficace.

Je découvre le répertoire en même temps que le set, les compos ne sont dans leur grande majorité pas folichonnes, mais en live elles passent bien, d'autant que la frontwoman assure le spectacle devant: si ça n'est pas, et de loin, la meilleure vocaliste sur le marché, elle assume crânement sont statut de peste rock'n'roll, grimpant sur les retours pour un simulacre de pole-dance autour du pied de micro (la dame n'est pas à proprement parler une géante, alors ça marche plutôt pas mal), crachant par terre, fumant sur scène et insultant la terre entière. Comme on la joue à l'ancienne, pas de sans-fil, tout le monde, chanteuse compris, est au jack à rallonge, Mosshart trimballant le sien de part et d'autres de la scène en le coinçant partout, ce qui lui vaut de donner de grands coups rageurs au jack pour essayer de le décoincer – et là, on se dit que c'est quand même bien foutu, une prise xlr. Elle se débarasse aussi de son pied de micro en le balançant au petit bonheur, et tant pis pour Fertita qui le prendra en plein manche pendant un morceau. Elle terminera son show en essayant de pourrir J. White pendant les saluts et en se faisant sortir de scène suspendue à ses petits camarades de jeu... Bref, un joli numéro de princesse destroy qui donne fortement envie de la prendre sauvagement et de lui mettre des claques – de préférence les deux en même temps. It's only rock'n'roll...

Le show se joue à l'énergie, une heure dix efficaces sans transcendance, avant subitement, un moment de grâce pure en guise de final: Lawrence est passé aux fûts, qui ne sont visiblement pas son instrument de prédilection, et se contente donc d'un frappé sec sur les temps forts assorti de quelques contre-temps, White a chaussé sa Billy Bo et Fertita est passé à l'orgue, pour un 'Will There Be Enough Water?" (une compo White/Fertita) tout en intensité retenue, histoire de rappeler que le père Jack White reste l'un des tous meilleurs guitaristes en activité, certes pas un branleur de manche effréné mais doté d'un toucher et d'une musicalité rares. Le duo guitare/orgue s'enchaîne sur un duo de voix avec A. Mosshart, front contre front sur le même micro, leurs bouches se frôlant pour un moment d'une intensité toute sexuelle. Les 3 rappels qui suivent, d'orientation plus technoïde et synthétique, sont efficaces en matière de chauffage à blanc de salle avant de lâcher les fauves dans la nature, mais en vieux con assumé je regrette de n'être pas resté sur ce moment absolument sublime, qui transforme un bon vieux concert de rock'n'roll un peu clicheton mais bien sympa en quelque chose qu'on se rappellera longtemps, les jours de gros temps.

Finalement, c'est peut-être ça, un super-groupe: 90% pour se faire plaisir à faire du bruit entre potes, et 10% pour hausser le niveau de jeu, histoire de marquer son territoire et distancer la concurrence. Et, ma foi, ça marche, alors pourquoi se priver...



03/11/2009 12:20 par nestor sur son blog
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Sonique Vieillesse...
Sonic Youth - Columbiahalle [Berlin], 22/10/2009

Retour à la Columbiahalle ce soir pour les revenants noisy Sonic Youth (je vous rassure, il existe d'autres salles à Berlin, mais je ne sais pas pourquoi, j'ai moins la flemme de faire un compte-rendu quand je rentre de celle-là... ), le décor a peu changé depuis février, même le froid et le vent sont de retour. Les papys (et mamy) pré-grunge ont les honneurs de la plus grande des deux salles, ce qui me donne l'occasion de passer devant la petite, sur les marches de laquelle un public de jeunes métalleux fume un dernier clope () et écluse une dernière bière moins chère que les tarifs rédhibitoires de la salle (4€ la pinte, rendez-vous compte...); c'est pas là que je me rends, mais le spectacle a l'air au rendez-vous: même depuis la rue, on entend que ça tabasse velu. Visiblement, Dying Foetus n'a pas fait le déplacement pour rien...

150 m plus loin, changement de style et hausse soudaine de la moyenne d'âge (même si c'est moins marqué que ce à quoi je m'attendais), passage sans encombre du contrôle billet/fouille, on n'est pas chez les zazous d'à-côté... Il est 20h05, le concert était annoncé à 20h et la première partie a déjà commencé son set, ponctualité teutonne oblige. Je ne sais pas qui c'est, c'est annoncé nulle part. Il l'a sûrement dit avant le début du set, mais je n'étais pas là, suivez un peu... Donc ça sera juste un gusse avec une mèche ridicule qui triture des boutons d'effets typés analog. Scéniquement aucun intérêt, mais il envoie des infra-basses qui chatouillent, des suraigüs qui font qu'on est content d'avoir pensé aux bouchons d'oreilles et des "boing" rigolos. Un gentil petit tour de chauffe somme toute.

Après le pensum du changement de scène (près de 3/4 d'heure...), les Sonic Youth débarquent au grand complet, les hommes en d'indéfinissables tenues de camouflage indie jean/chemise pas repassée qui déborde du fut', la toujours fortement oestrogénisée Kim Gordon en mini-robe lamée et collants noirs. Du classique, donc. Et c'est parti pour près d'1h30 de fuzz, de flange, de larsens, de violoning, de Sonic Youth quoi. Le groupe joue dans la configuration qu'il a adoptée depuis 2006, avec Mark Ibold (ex-Pavement) à la basse, désormais membre à part entière du groupe, et les 4 piliers: S. Shelley, sec et lourd sur ses fûts, et le trio de guitares/chanteurs K. Gordon, L. Ranaldo et T. Moore, reconfiguré par moments en 1-2-2, avec K. Gordon qui reprend sa basse, laquelle joue alors en doublon de celle de M. Ibold. Niveau instrus, c'est du classique de chez Sonic Youth: si M. Ibold reste tout du long fidèle à sa Precision, les 3 gratteux s'offrent un  festival de Jaguar, Mustang, Jagstang et autres Fender bizarroïdes, complétées par quelques excentricités de la part de Ranaldo (une strato, comble de l'exotisme en pareil contexte, une LPDC-like Kramer avec la tête moche comme la basse à Khwadj et une ES-335 à Bigsby Epiphone), plus un passage à l'acoustique (Martin, what else) pour Moore en fin de set. Quand elle repasse sur la basse, Gordon troque sa Jaguar pour une EB0 à trois micros qui envoie bien le pâté, faut avouer...

Que dire d'un set de Sonic Youth? C'est du Sonic Youth, pas de grosse surprise à attendre au bout de 30 ans, le son tourne, les trois de devant prennent le chant à tour de rôle, et ça joue fort, très fort, business as usual... Peut-être même que pas assez de surprise en fait, le début de set est assez poussif, le trio de guitares n'emporte pas vraiment l'auditoire, et ils déroulent un peu comme s'ils connaissaient tout ça trop bien. Les chansons du nouvel album me sont inconnues, mais bon, honnêtement, vous arrivez à les distinguer les unes des autres, les nouvelles chansons de Sonic Youth, vous? Il faut attendre le premier passage à 2 basses, avec un retour aux classiques et un Trilogy endiablé et putassier à souhait pour que la sauce commence vraiment à monter. Faut dire, 2 stacks Ampeg qui balancent la purée à fond les manettes, c'est basique, mais ça marche pas mal en général... Sur le morceau d'après, K. Gordon y laisse une partie de ses cordes vocales, et la fin du set sera pour elle assez tendue au niveau vocal (pas juste qu'elle chante faux, ça on a l'habitude, mais visiblement elle est à la limite... ) Ça retombe un peu, puis repart à l'occasion d'un nouveau duo de basses, et ça monte progressivement en intensité; on les sent plus impliqués, contents d'être là, et ça se communique à l'auditoire. La fin du set, avec Moore en acoustique, est d'une intensité rare, et ils méritent largement leurs rappels. Il y'en aura deux, essentiellement joués à 2 basses, avec des morceaux tout en puissance (dont un Silver Rocket de bouchers en clôture du premier rappel qui laisse la salle en transe). Au final, un concert qui a eu un peu de mal à s'installer, mais qui se termine en apothéose, c'est ça aussi le métier.

À la sortie, il caille toujours, et je me demande combien de dB j'ai encore laissé en route à avoir viré mes bouchons d'oreilles dès le 3e morceau... Je sors au milieu d'une nuée de cinquantenaires en quête d'un métro et repasse devant la petite salle, les jeunes sont tous au chaud en train de se rentrer dans le lard et seuls les vigiles se les gèlent sur le perron. Depuis la rue, on entend que ça tabasse encore, plus fort si c'est possible... Pis ça beugle aussi. Visiblement, Cannibal Corpse fait le métier.... Et moi, j'aime bien cette ville

POST-BLOGUM:
Je rajoute une vidéo de Malibu Gas Station filmée ce même soir par un membre de l'auditoire (not my job ) et postée sur le Tube. On y voit à Jardin L. Ranalado et M. Ibold, au centre et au chant, K. Gordon, avec S. Shelley derrière sur ses fûts, et T. Moore à Cour. Enjoy
c

PPB: cherchez "Sonic Youth Columbiahalle 2009" sur TonTube, ça a filmé sévère, même si le son est pourri. Et moi pendant ce temps-là je fais des compte-rendu écrits...  O tempora, O mores...
22/10/2009 12:47 par nestor sur son blog
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The Sisters of Mercy – Columbiahalle (Tempelhof) – 27.02.2009
Petite soirée tranquille en perspective après les 4 pintes usuelles de la "réunion de travail" du vendredi avec les revenants Sisters of Mercy, qui repassent à la Columbiahalle où j'avais déjà eu l'occasion de les voir en 2006. Rapide passage à la maison avant le show, je vais quand même pas y aller en prof et avec le laptop dans le sac, j'en profite pour vérifier que mon accoutrement est de circonstance: boxer noir: check; chaussettes noires: check (mais pas Eddy Mitchell); jeans noir: check; chemise noire: check (dans un aéroport de construction nazie, j'espère que ça va pas prêter à  confusion); bottes de moto en cuir noir: check; manteau en cuir noir: check; gants en cuir noir: check; lunettes noires pour circuler de nuit dans une ville à peine éclairée: je suis trop vieux pour ces conneries. Bon, c'est pas top, mais je devrais être plus ou moins raccord avec le dress-code…

Direction la salle de concert, à au moins 25 mn porte à porte (de loin la plus éloignée de chez moi parmi les bonnes salles de Berlin, j'ai hésité à y aller ). C'est toujours le complexe Columbia (pour lequel voir le précédent épisode "Nestor vs les Etrangleurs de Guilford"). Je me présente donc en habitué des lieux devant la salle, étonnamment fermée à 20h pétantes alors que le concert était annoncé pour cette heure, avec ouverture des portes à 19h. Renseignement pris, je m'as trompé, il y a 2 salles, "la petite", aka le Columbiaclub (où j'avais vu les Stranglers) et "la grande", ou Columbiahalle, où a lieu le concert de ce soir, et où j'ai déjà assisté à TSoM en 2006 donc, et à Motörhead dans les mêmes eaux. Je comprends mieux pourquoi la salle m'avait paru petite la dernière fois… Enfin bref, je quitte le Cloub pour me diriger vers la Halleuh, 200 m plus loin, et ce faisant j'échappe à Chris Cornell, ce qui prouve que Dieu existe.

Une fois le contrôle passé, j'entre dans la salle avec un léger retard sur l'horaire: on est en Allemagne et l'heure c'est l'heure, donc à 20h05 la première partie a déjà commencé son show. Des petits gars de Leeds, faut faire jouer les solidarités locales, mais dont le nom m'échappe lorsqu'ils le prononcent. C'est plaisant mais pas inoubliable, ça me fait un peu penser à The  Smiths meets Arab Strap meets Mogwai, le genre de subtilité brit' que seuls les natifs du mauvais côté de la Manche peuvent vraiment comprendre. Le show est réglé, un poil trop même: à 20h30 pétantes, la première partie finit son set, et les roadies s'activent pour une préparation de scène qui durera très exactement jusqu'à 21h pétantes. Ma voisine en profite pour me dragouiller, c'est toujours plaisant mais 1) elle est moche 2) sa tactique d'approche est pourrie 3) je suis ni en manque ni bourré (enfin, pas beaucoup bourré), donc je lui mets un vent. Je sais c'est pas très charitable, mais franchement, draguer à un concert des TSoM en faisant remarquer à un gusse qu'il sourit pas beaucoup, ça relève de la faute de goût, non? C'est comme ça que je vois les choses, en tout cas, mais la suite devait prouver que j'ai sans doute tort…

À 21h pétantes, ma voisine ayant été remplacée par une charmante métalleuse avec piercing dans le nez qui n'a hélas pas les mêmes égards pour ma personne (et dont je me désintéresse assez vite, lorsqu'il apparaît assez évident que le clône de Glenn Danzing jeune modèle 2m10 qui est juste derrière moi est son jules), je me trouve donc dans les meilleures dispositions d'esprit et de corps pour vivre l'expérience transcendantale promise… Ça tombe bien, le rideau de fumée a commencé à s'élever, confirmant mes souvenirs passés d'un show entièrement embrumé, et justifiant le salaire du roadie qui a passé la demi-heure de préparation à vider des jerricanes de liquide à puffer dans les appareils adéquats… Ça attaque doucement, le son est fort mais pas trop, et les 3 premiers titres proviennent (comme hélas la plupart du set) des 2 derniers albums (Floodland et Vision Thing) pour lesquels je n'ai pas un amour immodéré. Sur scène, seuls deux membres originels du groupe: Doktor Avalanche, gouverné par un gros barbu à l'air fort sympathique, mais qui disparaîtra vite dans la fumée (pour info, le core du Doktor semble être désormais un macbook, je dis ça pour les geeks qui nous lisent, et ils sont nombreux), et Andrew Eldritch, qui se consacre désormais aux seuls vocaux. Crane rasé, tout de noir vêtu et lunettes noires qui lui bouffent la moitié du visage, le père Eldritch soigne son image, même si perso je lui suggérerais d'abandonner les foulards qui lui pendent de la ceinture (et doivent accessoirement lui servir à s'essuyer les mains en douce), on dirait qu'il vient de finir la vaisselle, ça casse un peu le mythe… Au rayon participants humains, on note deux guitares: Chris Catalyst, sa crête, ses rouflaquettes et son Ibanez Iceman dévolue aux riffs qui plombent, tandis que le bôgôsse Ben Christo, sa permanente, ses muscles, son pendentif "G.I. ID." ( ), son marcel noir et sa strat white pearl font chauffer les riffs leads si importants chez TSoM, ainsi que les soli. Et oui, amis bassistes, vous lisez bien: pas de basse live, c'est en fait le cas depuis 2006, tout est balancé par bandes, et quand on connaît le kiff que représentent certaines lignes de TSoM, ça fait un mal au c**…

Après les préliminaires, 3 morceaux donc efficaces mais pas particulièrement marquants, Doktor Avalanche se met à tricoter de la caisse claire et les bandes envoient la ligne de Alice, et même comme ça ça fait la blague. Le groupe assure derrière, Eldritch se la joue hiératique et sa voix reste un bijou sombre qui n'a pas beaucoup d'équivalents dans cette catégorie. Même si j'adore ce morceau, je reste un peu sur ma faim: le tempo est un poil trop rapide, et le son de guitare de Christo m'énerve, ça pue son guitar-hero 90's, ça mérite pas l'écorchement à vif comme du Satriani, mais au moins le pal. Ce n'est malheureusement qu'un début et le reste du show sera à l'avenant: peu après, un Marian (version), autre morceau phénoménal, souffrira des mêmes défauts (mais profitera d'une jolie reprise en choeur de la salle sur le couplet en allemand), et même comble du sacrilège, un First and last and Always tellement putassier que le public se met à taper des mains en rythme. Ça montre d'ailleurs que mon désappointement n'est pas partagé par l'ensemble des participants, et qu'une bonne part est venue, comme feu ma voisine moche, à un concert des TSoM pour s'amuser .
Comble de l'horreur, j'ai commis l'imprudence (d'aucuns diraient la connerie) de laisser passer devant moi un nabot d'1m65 et sa meuf à l'avenant, en me disant qu'ils verraient mieux devant que derrière mon 1m83… Fatale erreur, mon nouveau voisin passera le restant de la soirée à agiter les bras façon YMCA pour rythmer les "tubes" qui vont s'égrener tout au long de la deuxième partie du set (Dominion/Mother Russia, This Corrosion, When You Don't See Me, I Was Wrong), tandis que sa légitime me bourre les côtes de coups de coude au rythme de ses déhanchements plus ou moins synchrones. Il me faut au moins 3 prières au Très Saint Esprit du Nouveau Friposte et de la Fraternité Musicale pour ne pas leur montrer deux-trois trucs rigolos que j'ai appris tout petit, quand je faisais la fosse de Slayer… Je choisis finalement de m'éloigner de ces blaireaux, qui m'auront pas aidés à rentrer dans la Stimmung, pour me retrouver côte à côte avec Glenn Danzig jeune, qui a l'air de se faire autant chier que moi et me sourit d'un air compatissant. Entre gens de valeur, on se comprend… Maigre consolation, moi j'ai pas de métalleuse à trous à ramener dans mon pieu après. Cela étant, la salle s'enthousiasme et même, believe it or not, les musiciens, qui se mettent à cabotiner, Eldritch quitte sa posture hiératique pour chauffer le public, et perso ça le fait pas du tout, mais les gens ont l'air content.
La dépendance aux bandes et le professionalisme du groupe font tourner la boutique, et à 22h pétantes le set se termine. À 22h03, le rappel reprend, jusqu'à 22h13. Puis re-rappel de 22h15 à 22h25, incluant (enfin!) un Temple of Love de pas mauvaise facture, mais trop gagné par le "youpi"-spirit de la soirée pour être vraiment convaincant. Puis rideau, bonne nuit les petits. À 22h30, ça reste tôt quand même...

Je suis sans doute un vieux con, et le concert vaut mieux que ce que j'en dis, mais je suis trop un inconditionnel de TSoM première mouture pour être totalement impartial. Dommage qu'après 30 ans ils ne se rendent pas compte qu'ils ont 50% de chefs-d'œuvre et 50% de bouses, ou qu'ils ne fassent pas le tri. Puisqu'ils n'ont rien produit depuis 1990, c'est un show revival, ils auraient pu nous sortir quelques pépites des débuts comme Kiss the Carpet ou Gimme Shelter… De ce point de vue là, le concert de 2006, s'il m'en souvient bien, était plus équilibré. La balance entre le côté entraînant des rythmiques et mélodies et le glauque des atmosphère penche clairement du côté des premières, compensées par un son "métal" (au mauvais sens 90's du terme) pas toujours du meilleur goût. J'en viens à me dire qu'Eldritch gagnerait à faire des shows seul, avec juste des bandes, en mettant en avant son personnage et sa voix (qui, je le répète, reste un des points forts indéniables du groupe), à la façon d'un Alan Vega, histoire d'écrire un peu une légende qui commence à avoir du plomb dans l'aile. On dira ce qu'on voudra, mais un concert des Sisters ça doit être un rite initiatique dans une cave aux odeurs méphitiques et aux murs gluants de sang, pas un show-case d'Extreme.

Pas mal dépité, donc, je pose mon verre et le jeton de consigne, tandis que 3 adorables gothiquettes s'en vont joyeusement vers la coulisse. Je suis un vieux con, oubliez ce papier.









28/02/2009 01:24 par nestor sur son blog
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The Stranglers feat Texas Terri Bomb - Columbiaclub (Tempelhof) - 18.01.2009
 Compte rendu Part 1: la première partie. (oui, dit comme ça c'est ridicule, mais vous allez voir, y'a un truc)

Et que donc c'était concert des Stranglers ce soir à Berlin, Deutschland, plus précisément au Columbia Club, une salle de concerts située dans le complexe de bâtiments de l'aéroport (désormais désaffecté) de Tempelhof (architecture nazie de stricte obédience wagnérienne, mais aussi le Pont aérien de 1948 pour ceux qu'ont pas encore oublié leur programme de Terminale...)
Une petite salle (plus ou moins le Bataclan, moins les coursives), et y'avait encore des places de libres au guichet à l'heure du concert (c'est un des charmes de Berlin, y'a TOUJOURS des places dispo. Faut juste savoir que y'a concert, vu que c'est JAMAIS annoncé nulle part... )

Grâce à Ber', j'ai donc su qu'il y avait concert, et ma place dûment payée, je m'y suis rendu (à 30 € la place, c'eût été con de pas y aller). Petite salle donc, et comptez que dans l'équivalent de la salle du Bataclan, vous rajoutez la (grosse) régie technique au milieu, un bar à bières d'un côté et un t-shirt store de l'autre. Donc au final, on devait pas être plus de 300, mais ça donnait quand même un air à peu près compact.
Avec en plus le sentiment délicieux mais de plus en plus rare en ce qui me concerne de faire partie de ceux qui tirent la moyenne d'âge vers le bas...


Tout d'abord, bière. Normal. Puis, une attente un poil plus longue que réglementaire (donc re-bière, au bout d'un moment): en Allemagne, si le concert est annoncé à 20h, la première partie démarre à 20h pétantes. Là, y'a bien fallu attendre 20h30, le public a même commencé à protester. On a frôlé l'émeute...
Mais on n'a pas été déçus: en guise de première partie, les papys de la new wave nous avaient réservé une mamie du Punk, Miss Texas Terri en personne, et son Texas Terri Bomb!. Moyenne d'âge assez avancée, mais toujours la même rage et l'énergie qui va bien. Bon ok, le problème des petite salles, c'est qu'on voit bien. Ça fait pas toujours du bien de vieillir quand on était pas censée avoir d'avenir à 18 berges, mais bon, tant qu'on est jeune dans la tête, hein... (Sauf le collagène dans les lèvres, ça franchement faut pas... Je les ai eues à 30 cm de ma gueule lors d'un bain de foule improvisé, ça faisait peine à voir)
Rien de très notable sinon, du Terri pur et dur, donc du keupon, du keupon, et du keupon, même si la batteuse semblait avoir des coups de mou au bout d'un moment... Côté Terri herself, un joli débardeur "Wild at Heart" (cave punk mythique de Kreuzberg) pour faire couleur locale, et un traditionnel finish en sous-tif TxT. Ça fait quand même bien la blague, en plus je l'avais jamais vue sur scène avant, donc je suis content.
Ultime final en hommage à Ron Asheton (décédé récemment, pour ceux qui suivent pas), avec un I Wanna Be Your Dog tout en énergie (et bain de foule, voir ci-dessus), et même un vibrant hommage à Iggy himself, puisqu'à l'instar de l'Iguane la mère Terri a baissé son froc et nous a gratifié d'une pleine vision de la Lune qui a dû laisser des idées bizarres aux quelques ados amenés par leurs parents (pas sûr que ceux-ci s'attendaient trop à ça, au passage )
(Pour les inconditionnels de Terri, sachez qu'elle pratique l'épilation intégrale... )


Après ça, traditionnel démontage et accordage par les roadies qui dure des plombes, donc re-re-bière (et re-re-re bière, mais avec pause pipi entre les deux, faut pas déconner), avant l'arrivée des patrons

 Compte-rendu, Part 2: Les Etrangleurs de Guilford

Les Stranglers themselves débarquent donc, et là quand même on est content d'être dans une petite salle et à 3m du père Burnel
Comme on est sur un forum de bassistes sérieux, on va parler matos, on sait bien que y'a que ça qui nous intéresse: du stack Ashdown (avec cab 8x12 et 2x18), de la PB (le modèle Signature du Monsieur chez Shuker) et du pick (j'ai pas réussi à choper la marque, désolé Ber' ). Pour les trop de cordistes égarés par ici, côté gratte, c'était du Marshall et de la Fender Telecaster. Pas de fioritures ici, une guitare, une basse, et on n'en change pas jusqu'au dernier rappel (je suis même prêt à parier que Burnel n'a pas changé de pick tout du long).

Le line-up ne comportait que deux membres originels: JJ Burnel (b) et D. Greenfield (k, avec ses jolis rats en plastoc sur ses claviers), Jet Black étant excusé (sans doute pour raisons médicales, comme indiqué par Ber pour la tournée précédente) et remplacé par un charmant jeune homme qui faisait le taf mais dont j'ai zappé le nom (en fait
son drum technician Ian Barnard, merci à Fredib ). Aux vocaux, Baz Warne (par ailleurs guitariste) ne fait pas oublier Cornwell, mais s'en tire très correctement, avec une bonne présence et un bon contact public.

Je ne connais pas assez la disco (surtout récente) du groupe pour vous refaire tout le set, mais on a eu le droit à un joli paquet de classiques: Nice 'n' sleazy et sa ligne de basse qui déchire ( pour pif), Golden Brown (jouée au pouce, je dis ça je dis rien ), Always the Sun (featuring 299 Boches et un Français aux choeurs), Strange Little Girl, Walk on By, Toiler on the Sea, j'en oublie forcément... Quelques titres chantés par Burnel, qui s'est bien arraché les cordes vocales en cours de route, ça rocaillait joliment sur la fin, mais ça le faisait bien. Et ses lignes de basse sont vraiment des merveilles
Une reprise d'un truc des 60's (aka All Day and All of the Night, des Kinks, merci à Fredib
), et un final de toute beauté sur No More Heroes

Au final: beaucoup plus "bourrin" que ce à quoi je m'attendais, ils jouent vraiment plus la carte post-punk que new-wave, c'est un peu dommage pour Greenfield dont les claviers se retrouvent noyés, voire parfois franchement anecdotiques... pas sûr que ça aurait branché Erix plus que ça, on est très loin de La Folie...
En revanche Burnel et Warne balancent à fond, s'éclatent comme larrons en foire et ça se voit qu'ils se font plaisir sur scène, ce qui évidemment se communique au public. Genre: sur Golden Brown, Warne passe le solo à la note près et à la perfection, ce qui visiblement est assez rare, et il se fait chambrer par Burnel en live, lui-même donnant l'impression qu'il ne sait pas ce qui lui est arrivé... Ou encore les deux dansant une sorte de mazurka sur je ne sais plus quel morceau... Bref, ils se fendent la poire, et y'a quand même un moment où on finit par se dire que JJ Burnel, c'est pas loin d'être le plus beau métier du monde...

Voilou je crois que j'ai à peu près fait le tour, c'est un peu décousu mais là c'est tard pour un semi-vieux comme moi... Mais si vous avez l'occase, n'hésitez pas à y faire un tour, ça vaut le déplacement





28/02/2009 01:06 par nestor sur son blog
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In Berlin, by the Wall...
J'ouvre ce blog pour poster les comptes-rendus de concert que j'ai l'occasion de voir sur Berlin (ou autre), parce que celui sur les Stranglers avait bien plu, que j'aime bien l'idée de me remettre le show en tête juste après pour pas tout oublier, et d'en garder une trace. Si en plus ça peut intéresser une ou deux personnes, ça sera toujours ça de pris. Pis au pire, je retrouverai plus facilement les textes ici que dans le bordel de mon disque dur...
Faisez des commentaires si vous voulez, mais évitez le pourrissage débile, sinon je vous envoie la Wehrmacht.
28/02/2009 01:04 par nestor sur son blog