Evidemment, quand on veut fustiger, on cite tout de suite l'exemple le plus extrême, en faisant croire aux naïfs (= au sens scientifique du terme, c-à-d. quelqu'un qui n'est pas spécialiste du domaine) qu'il s'agit d'une généralité.
Perso, il m'arrive d'écouter Slayer ou Dimmu Borgir, et ça ne me donne pas pour autant l'envie de buter un cureton ou d'aller bouter le feu à une église. (*)
Les gens qui associent systématiquement "ados meurtriers" et "écoute répétée de metal extrême" passent complètement à côté d'un facteur majeur: La notion de limite. Limite entre ce qui est réel et ce qui est de l'ordre de la fantasmagorie ou du délire. Et en général, ça s'apprend, ça s'appelle le discernement. Et quand on prend conscience de cette frontière, on est capable de ne plus faire l'amalgame, et on peut même apprécier des choses à priori fort peu ragoûtantes, uniquement pour leur valeur artistique (certes contestable dans certains cas). Et ils étaient où, et ils faisaient quoi, ceux/celles qui avaient la charge d'éducation de ces ados? Mais là, dès qu'on aborde ce sujet, évidemment, c'est plus facile pour tout le monde de se retrancher derrière la cible facile de la pseudo-incitation à la haine...
Si je comprends bien, les arguments avancés contre le Hellfest sont, entre autres, "présence de plus de 20.000 personnes supllémentaires dans le village, d'où troubles de la circuation, vacarme, etc..." mais aussi "présence de drogues et autres stupéfiants", image dégradante pour la jeunesse, et bien sûr risque(s) d'actes de vandalisme, voire de violence aggravée.
Bien. Je suppose que si on propose à la mairie de ce charmant village d'accueillir le passage du Tour de France, les édiles ne se gêneront pas pour applaudir chaleureusement la proposition et mettre tout en oeuvre pour accueillir à bras ouverts la grande caravane.
Et pourtant, quand on y réfléchit bien, tous les éléments cités plus haut vont s'y retrouver également. Pas sous le même maquillage évidemment, mais tant qu'on est dans les lieux communs, des campeurs pétés au pastis (la pub ça donne des idées), ça peut faire autant de dégâts que des métalleux pétés à la bière.
(*) au prix du zinc, c'est beaucoup plus intéressant d'aller démonter leurs corniches pour les revendre, par exemple