Poup
bobbysid
1) A mon avis c'est plus : tant que le confort social et physique n'est pas menacé, pourquoi s'y interesser ?
2) Mais desolé pour dire ce que tu dis, tu n'as pas du souvent rencontrer des gens habitant en banlieue, ou de travailleurs précaires, ni lire beaucoup d'essais allant à l'encontre des tes convictions, voir de conférences sur le sujet, etc...
3)Honnêtement tu penses que ta théorie sur le libre arbitre serait reçu comment par des banlieusards (au sens général, pas jeune délinquant dealer bruleur de voiture parasite). Mais tu serais quand même persuader d'avoir raison non ? Pourquoi ?
4) Egalement, le lien que tu fais entre les chiffres de Smelcc et "programmé à la naissance" n'est que ton interprétation. Entre la naissance et le monde du travail tu ne penses pas qu'il y a quelques années importantes : celles de la socialisation.
5) Pour moi, il y a une sacré différence entre "appliquer son univers de référence à un problème donné" et "faire part de son expérience dans un domaine". Pour moi l'univers de référence ce n'est pas l'expérience du vécu, mais plutôt la culture, l'éducation, le groupe social, etc... Et ça ça n'a rien à faire dans un débat sérieux à mon avis. Et je fais une différence entre un débat sérieux et une discussion entre potes, ce que visiblement tu ne fais pas ?
6) Pour la police qui ne commet des bavures que dans des situations de chaos faces à des bandes surarmés... Renseigne toi sur les multiples cas de bavures avérées... A bout portant derrière la tête (légitime défense au procès)... bref.
7) Je sais que l'idée même te fait bien marrer, mais tu sais quoi il n'y a même pas besoin de terminer tard. Bosse une fois 8h sur chantier (sachant que ça peut aller jusqu'à 12h illégalement et payé en demi journées libres si le patron a décidé de couler une dalle ou une connerie comme ça)... Je peux te dire que tu rentres chez toi, tu pionces. Métro-boulot-dodo : je ne vois pas "temps passé avec les enfants", "moments de complicité avec la famille", "transmission de son expérience", etc... Mais encore une fois c'est très agréable de se dire que ce sont juste de mauvais parents et que les chiens ne font pas des chats...
8) Et pour mes 3 points, non ils ne s'appliquent pas pareil à tous les citoyens, la plupart des éléments que j'ai mis sont uniquement reliés à ce que subissent les banlieues françaises.
1) Il y a de ça aussi, on est dans une société d'individualisme.
2) J'en ai connu, j'en connais et j'en connaîtrai sûrement. Des fils de travailleurs précaires, des travailleurs précaires, des gens biens comme des gens qui dealaient. Et ces gens-là, ils se bougeaient de chez eux, essayaient de rester au contact des technologies au maximum. J'habite moi-même en banlieue, certes ce n'est pas le grand banditisme et la grande précarité par chez moi, mais la délinquance et les quartiers délabrés y sont présents. Moi, ce que je dis c'est qu'il faut se bouger, comme eux l'ont fait. Aujourd'hui, ils ont trouvé du taff, ils vivent en appart' avec leur femme ou en colloc', certains ont même réussi à aller en fac à Paris. Alors les constats... Je veux bien qu'on me dise qu'il y a des problèmes de socialisation, mais mon constat n'est pas non plus qu'un pet de mouche parce que tes bouquins n'en parlent pas.
3) Comment veux-tu que les gens le prennent ? Se faire remonter les bretelles ne fait jamais plaisir, c'est certain. Mais encore une fois, je n'ai jamais dit que ça s'appliquait à tous. Je recommence: il y a des gens pauvres dans la vie. Certains se plaignent car ils sont marginalisés à leur insu, d'autres se plaignent d'être pauvre sans bouger le petit doigt. Moi, je parle de la seconde catégorie. Encore aujourd'hui, un bilan a été fait que le nombre d'avertissements donnés à des chômeurs (pour emplois refusés, non recherche de travail, etc.) par l'ANPE avait triplé sur la période 2005-2006.
4) Ce n'est pas mon interprétation, mais la sienne: "Il n'empêche que, chiffres à l'appui, ta vie se devine facilement à ta naissance selon la lieu où tu habites et la catégorie socio-professionnelle de tes vieux". Car justement, entre les deux il y a la socialisation comme tu dis et celle ne forgera jamais deux personnes d'une même manière et peut rapprocher deux personnes étant nés dans deux "milieux" différents.
5) Alors il faut que tu m'expliques comment on obtient de l'expérience dans sa culture, son éducation et son groupe social sans que cela passe par le vécu... On te les implante dans le cerveau ?
C'est forcément du vécu: ce que tu lis, ce que tu vois, ce que tu entends. Tout ça forge ton univers de référence. Par conséquent, si tu fais part de tes connaissances dans un domaine, tu as, en amont, appliqué ton univers de référence au sujet.
Hop sujet sur les crevettes: dans ta tête s'organise tes pensées par rapport à ce que tu te souviens avoir appris dessus. Soudain, on demande pourquoi les crevettes sont grises dans l'eau et roses dans l'assiette. Tu te souviens l'avoir vu à la télé, par exemple. Tu es allé chercher dans ton univers de référence, et ensuite tu parles de ta connaissance du sujet: les crevettes deviennent roses lors de la cuisson blablabla... En esthétique, si je me souviens bien, ça s'appelle le "miroir imaginaire": lorsque tu regardes un tableau, tu le "comprends" en utilisant tes références passées. Même s'il est abstrait, tu pourras y apercevoir des formes connues que tu identifieras. On peut aussi le rappocher à l'antropomorphisation de Dieu ou des Aliens.
Jamais aucun sujet ne sera débattu sans son univers de référence.
6) Bravo la généralisation. Tous les policiers sont des méchants qu'il faut mettre derrière les barreaux ou potentiellement des tueurs. J'ai bien fait exprès de scinder les bavures volontaires et involontaires en disant que les involontaires pouvaient être mises en cause par les pressions sur la police. Précisant aussi que le cas que tu cites ne fait plus partie du cadre de la police à mon sens car c'est un geste délibéré et qu'il peut concerné n'importe quel métier. Après, si le jugement est faussé, doit-on mettre ça sur le dos de la police ou de la justice (bien que les deux soient liés) ? Prends aussi le cas des patrons accusés de harcelement moral et qui finissent au jugement par être les victimes. C'est toujours la faute de la police là ?
7) J'ai un pote qui travaille sur un chantier, il fait 40h par semaine minimum. Pourtant, On trouve le temps de se voir, de prendre l'apéro. Il voit sa famille souvent et quand il en a envie, il prend aussi son lundi. Mais bien sûr, lui il est en CDI alors ça change tout. Ceux qui travaillent au noir sont exploités. Mais le problème vient encore d'ailleurs: ceux qui travaillent au noir sont en majorité des sans-papiers. Pourquoi travaillent-ils au noir ? Parce que justement, ils n'ont pas de papiers. Là, ça touche à l'immigration donc c'est beaucoup plus complexe.
Prends aussi l'exemple des familles monoparentales sinon: les enfants sont perturbés, voient peu leurs parents, qui parfois refondent une famille. L'Etat a autorisé le divorce alors c'est de sa faute quand même.
8) L'école est obligatoire pour tous les enfants de 6 à 16 ans. Les coupes de buget se font dans l'éducation nationale est donc potentiellement pour n'importe quel établissement, les réductions d'effectifs, l'échec scolaire et les profs inexpérimentés se retrouvent dans tous les établissements. Tout le monde est donc concerné par ce qui arrive à l'Education Nationale.
Le travail: tu le dis toi-même: "politique fragilisant de plus en plus le salarié". Ca concerne donc tous les salariés.
Les associations: des associations contestataires il peut en exister dans tous les milieux, donc tout le monde peut subir les mêmes foudres de l'Etat sur son rassemblement.
Tes exemples s'appliquent donc AUSSI aux situations des banlieues françaises mais ne les justifient pas.