Bon, je viens foutre mon grain de sel quand même. Selon moi et comme disait Coluche : « Quand on pense qu’il suffirait que les gens n’achètent plus pour que ça ne se vende pas !! »
Emergenza c’est une belle connerie certes, mais comme les fringues fabriquées en Chine (et on en achète), le pétrole surtaxé et surpoluant (on en achète), les frontières (on les garde), et plein d’autres choses.
On paie pour un tour de manège à la « fête votive » (à dire avé l’accent !), pourquoi on ne paierait pas pour faire un concert devant ses potes qui ont payé le même prix que toi… Emergenza vend des concerts à des gens qui n’auraient effectivement pas l’occasion d’en faire autrement. Autour, des belles phrases, faire miroiter un avenir de star, ça participe au plaisir non ? Un peu de trac, de challenge…. C’est comme le train fantôme, vous saviez que c’était des faux squelettes ? Ben on est quand même content qu’il y en ait !
Arf, les temps changent, c’est la marchandisation totale, tout se vend tout s’achète, la came, le bonheur, le sexe, la santé, l’avenir de nos enfants, la sécurité. Ca fait chier c’est clair.
Pour les cafés concerts :
Toi tu as besoin d’un lieu qui t’accueille pour faire un concert, et le boss a besoin de toi pour faire venir du monde, comme ça c’est équilibré. Seulement, il y a de moins en moins de cafés qui font des concerts, et peut-être de plus en plus de groupes qui veulent jouer (tout niveau et ambition confondus). La loi de l’offre et la demande, le marché se stabilise, et les groupes jouent gratos, et touchent les entrées ; le patron prend le seul risque qu’il n’y ait personne, et à force de connaître, trie les groupes qui amènent du monde.
Rarement (mais ça arrive), les mecs te filent un fixe et les entrées, voire seulement un fixe et entrée gratos.
La solution, ça peut être les squats, il en reste (mais la vie leur est dure !). Le réseau, le bouche à oreille, on est en marge, on l’assume, et on emmerde le système (moi j’aime bien ça !).
Concernant un groupe qui se veut ambitieux : mon idée c’est : « chacun sa vie ». J’ai besoin de jouer dans ton rade, besoin de monde, rembourser mes frais directs (gazoil…).
« Je fais ma vie, tu fais la tienne, si tu gagnes des thunes sur le bar pendant mon concert, je n’ai pas l’impression que tu t’engraisses sur mon dos : moi j’ai joué devant du monde, vendu des cds, rencontré des tourneurs etc….
Alors je joue gratos, et ne revendique pas de gagner des sous pour l’effort que je fourni ? C’est mon problème. Et pour ne rien cacher, j’espère que ça me rapportera en thune et satisfaction bien plus que vous n’imaginez…»
Musicien ce n'est pas un métier, c'est un art de vivre.... on se saigne, on est mille fois plus vivant, on bande mille fois plus que tellement de connards qui gagnent 3 Smics par mois...